Un SAM 1, sauf pour l’émail qu’il faut mordancer avant : cette proposition originale est signée Tokuyama, un autre grand de l’adhésion au pays du soleil levant.
Cet adhésif amélo-dentinaire est assez spécial : à la base c’est un automordançant, mais il s’utilise avec un gel d’acide phosphorique pour le traitement de l’émail périphérique lorsque celui-ci est intact. Sage précaution, car les SAM sont réputés mieux adhérer à la dentine qu’à l’émail non fraisé. Le produit ressemble par sa consistance au Bond Force, son homologue de la même marque qui, lui, se passe d’etching. L’emballage est ici rouge sang au lieu de bleu électrique, mais le liquide a pratiquement la même fluidité. La buse du petit flacon n’est pas si fine que cela. On peut toutefois en déposer une goutte sur l’une des microbrosses fournies dans le coffret, plutôt que la verser dans le minuscule godet blanc présent dans la boîte. L’application ne pose aucune difficulté, mais je préfère les adhésifs un peu chargés et plus épais. Ici, le film de colle est extrêmement mince. Un bon point sans doute pour les restaurations antérieures, qui rend invisible la limite entre la dent et l’obturation.
La procédure est classique, à l’exception de ce mordançage périphérique. Le gel fourni, rose foncé, est mis en place avec précision grâce à la très fine aiguille vissée sur la seringue. Si vous préférez utiliser votre gel habituel, vous aurez beaucoup de mal à ne pas le faire déborder sur la dentine, surtout lorsque les cavités sont toutes petites. J’ignore si cela a une grande importance. En principe, le décapage acide de la boue dentinaire contribue à réduire l’adhésion des SAM à la dentine. Il pourrait donc être prudent de rincer le gel après une exposition de 30 secondes au maximum. Après un séchage rapide et léger, l’adhésif est appliqué en frottant les parois de la cavité, puis laissé en place durant une dizaine de secondes. On évapore le solvant doucement, puis d’une manière plus intense par un jet d’air appuyé. Une photopolymérisation est nécessaire avant de placer la première couche de composite. La notice du fabricant précise que le produit est adapté à tous les matériaux photopolymérisables, ainsi qu’à ceux à prise duale. Dans ce cas cependant, il convient de polymériser à la lampe une première couche de composite avant de poursuivre le remplissage de la cavité. À cause des composés acides qu’il contient, l’EE-Bond n’est pas indiqué pour le collage des résines à prise chimique.
J’avoue n’avoir ni recul suffisant ni remarques négatives à court terme concernant ce produit. Pas de douleurs postopératoires notamment, sauf dans le cas d’une incisive où la carie, vraiment très proche de la pulpe, m’a contraint au traitement canalaire. J’ai un peu de mal à cerner la pertinence de cet adhésif tout de même, dans la mesure où il réclame quasi obligatoirement ces étapes de mordançage, rinçage et séchage. Je pense qu’il pourra surtout convenir aux praticiens maîtrisant encore imparfaitement le collage et dont les patients sont victimes de douleurs postopératoires. La notice du fabricant indique qu’il contient du fluor, intéressant pour limiter les risques de caries secondaires, mais aussi du bisphénol A et de l’HEMA qui ne sont pas en odeur de sainteté aujourd’hui. Quant à ses performances en termes d’adhésion, je n’ai trouvé qu’une seule publication sur la Toile : un résumé de l’IADR confirmant sa meilleure efficacité sur l’émail mordancé, ce qui n’étonnera personne.
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• Pas de sensibilités postopératoires
• Adhésion à l’émail assurée par mordançage
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• Mordançage exclusif de l’émail difficile
• Contient des substances potentiellement toxiques
PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ
• 176 € le kit intro avec un flacon de 5 ml d’adhésif, une seringue d’etching + accessoires