Le chaînon nippon

Ce LinkAce est la dernière version du G-Cem, composite de collage autoadhésif et automordançant du fabricant japonais GC. Comme d’autres, celui-ci affine petit à petit ses produits afin d’en améliorer encore les qualités. Ce matériau en seringue d’automélange permet l’assemblage de pièces prothétiques en métal, composite, céramique ou zircone sans traitement préalable de l’émail ni de la dentine. Avec la multiplication des prothèses esthétiques traditionnelles ou usinées par CFAO, le développement de tels produits n’est que logique : même si leurs performances finales sont en retrait par rapport aux systèmes multicomposants en plusieurs étapes, leur facilité d’utilisation et leur fiabilité dans les situations où la rétention mécanique reste présente les font apprécier d’un nombre croissant de praticiens.

Une seringue toute petite

Que dire de ce produit qui ressemble, à l’étiquette près, à la version précédente et à bien d’autres, similaires sur le marché. Il devient de plus en plus difficile de formuler une opinion originale et percutante dans ces conditions. Cela me rappelle certains présidents de jury de thèse qui, ne trouvant rien à redire au travail du candidat doctorant, lui font remarquer telle faute de frappe trop fréquente ou la récurrence de telle formule dans son texte. N’allons pas jusque-là. En tant que clinicien, deux points attirent mon attention. Le premier n’est pas nouveau mais je n’y avais pas prêté attention auparavant. La seringue GC a une toute petite capacité : la moitié, pratiquement, de celle de ses concurrents, soit 2,7 ml ou 4,6 g. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’elle se vide si vite. Elle n’est en revanche que plus maniable et plutôt agréable à utiliser car la pression exercée sur le piston demeure toujours raisonnable. La teinte qui m’a été fournie était un A2, assez translucide.

Comportement agréable

La pâte est plutôt fluide et s’écoule facilement de la canule de mélange, même équipée d’un embout coudé ultrafin. Ce dernier est bien utile pour le collage des tenons intracanalaires. La prise demande, comme toujours, plusieurs minutes en l’absence de lumière. Si l’on est pressé, les excès peuvent être rapidement figés à l’aide d’un flash de LED bleue : ils sont alors très faciles à éliminer. La couleur un peu translucide n’est pas celle que je préfère, car les débordements extérieurs se voient mal. Mais elle a l’avantage de ne pas interférer avec la teinte des éléments prothétiques.

Belles performances

Selon le fabricant, qui a donné sur ce produit une conférence de presse au salon de Cologne, le G-Cem LinkAce est significativement plus performant, en termes d’adhésion immédiate et après thermocyclage, que deux de ses concurrents les plus directs, le RelyXTM Unicem (3M ESPE) et le Maxcem EliteTM (Kerr). L’adhésion à la dentine et à la zircone est également supérieure, qu’il soit polymérisé à l’abri de la lumière ou à la lampe, puisque vous le saviez déjà, il s’agit d’un composite à prise duale. De quoi rassurer les plus hésitants au moment de passer commande de ce matériau, apparemment excellent.