Clinic n° 06 du 01/06/2011

 

GÉRER

CHRONIQUE

Edmond BINHAS  

Bien que j’insiste habituellement sur les aspects entrepreneuriaux d’un cabinet dentaire, il me semble nécessaire de rappeler qu’il reste un lieu de soins médicaux. Aussi, les instruments que nous utilisons quotidiennement, parfois de façon automatique, constituent les piliers fondamentaux de notre exercice. C’est pourquoi il m’apparaît opportun de revenir sur l’un des principes fondamentaux de la simplification du travail dentaire : le concept des bacs et cassettes. Les bacs...


Bien que j’insiste habituellement sur les aspects entrepreneuriaux d’un cabinet dentaire, il me semble nécessaire de rappeler qu’il reste un lieu de soins médicaux. Aussi, les instruments que nous utilisons quotidiennement, parfois de façon automatique, constituent les piliers fondamentaux de notre exercice. C’est pourquoi il m’apparaît opportun de revenir sur l’un des principes fondamentaux de la simplification du travail dentaire : le concept des bacs et cassettes. Les bacs et cassettes font partie de la petite instrumentation. Or, je rappelle qu’il existe quatre ressources à notre disposition : l’instrumentation, le temps, les personnes et l’argent. À mes yeux, la réussite d’un cabinet dentaire est liée de façon intime à notre faculté d’utiliser ces quatre ressources.

Au sein des cabinets ou lors de réflexions sur leur aménagement, on entend souvent parler de schéma de circulation des personnes mais beaucoup moins, en revanche, de schéma de circulation des instruments. Il s’agit donc de s’intéresser à, voire même de décortiquer, la circulation des instruments de la salle de soins à la stérilisation. Cela va de l’utilisation de plateaux de travail tout préparés à la chaîne de nettoyage et de stérilisation. De même, la préparation du poste de travail entre deux patients doit pouvoir être optimisée pour éviter les pertes de temps inutiles. L’objectif premier de cette réflexion minutieuse est de simplifier au maximum les processus.

Il a été prouvé en omnipratique que, dans plus de 95 % des cas, ce sont toujours les mêmes instruments et produits qui sont utilisés pour pratiquer un acte donné. Et pourtant, au lieu de mettre en place des systèmes de travail rationnels, je constate, dans les cabinets, que la plupart des praticiens trouvent normal de se tourner de nombreuses fois dans la journée pour atteindre tel ou tel tiroir et y prendre un instrument ou un produit.

Le système des plateaux préparés (PP), dit également préagencés, est déjà ancien. Kilpatrick, dès 1964, le décrivait dans son ouvrage sous la dénomination tubs and trays.

Le principe est très simple : d’un côté regrouper dans la cassette tous les instruments nécessaires à un acte opératoire, de l’autre regrouper dans le bac tout le consommable nécessaire au même acte. La cassette et le bac correspondant à l’acte sont placés sur les plans de travail. Tout le matériel se retrouve dans ces deux conteneurs, évitant au praticien et à l’assistante de rechercher des instruments dans les tiroirs. Cette méthode présente plusieurs avantages :

• réduction du temps de préparation ;

• réduction des risques de coupure ;

• augmentation de l’hygiène ;

• augmentation de la productivité ;

• gain de temps pour la formation de l’assistante ;

• gain de temps pour le praticien ;

• diminution du stress.

La cassette préagencée doit être individualisée selon chaque praticien.

Alors, pourquoi ne pas rationaliser vos actes et vos mouvements ? L’énergie et le temps gagnés peuvent être considérables !