Clinic n° 03 du 01/03/2010

 

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CHRONIQUE

Edmond BINHAS  

- contact@binhas.com

Aujourd'hui, parler du changement est devenu monnaie courante. Tout un chacun, de manière consciente, a intégré le changement comme un nouveau mode de fonctionnement dans son quotidien. Le changement est devenu un ingrédient nécessaire pour envisager l'avenir plus sereinement. Mais changer en profondeur exige toutefois du temps. Il est important de prendre le temps nécessaire pour se focaliser sur les problèmes et les comprendre avant de vouloir mettre en place des solutions, donc des...


Aujourd'hui, parler du changement est devenu monnaie courante. Tout un chacun, de manière consciente, a intégré le changement comme un nouveau mode de fonctionnement dans son quotidien. Le changement est devenu un ingrédient nécessaire pour envisager l'avenir plus sereinement. Mais changer en profondeur exige toutefois du temps. Il est important de prendre le temps nécessaire pour se focaliser sur les problèmes et les comprendre avant de vouloir mettre en place des solutions, donc des changements. Un travail d'incubation des concepts enseignés s'avère ainsi parfois nécessaire avant l'appropriation des savoir-faire. Cette phase primordiale permet d'ancrer les solutions de façon durable. C'est quand on n'a plus conscience des changements que ceux-ci sont définitifs (amnésie parcellaire).

Pour changer, il faut aussi penser différemment. Il nous est très difficile de découvrir ce qui est parfois évident car nos anciennes tournures de pensée bloquent notre capacité de voir ce qui est vieux avec un oeil neuf. Mais rien n'est plus tenace que les modèles et les logiques de pensée.

Je m'attache à dire que le changement et l'organisation sont un processus constant, pas un but. Il est utile de le rappeler car certains praticiens espèrent atteindre un niveau d'organisation idéal qui leur permettrait de ne plus avoir de problèmes. Il s'agit là d'une illusion, source classique de frustrations. Par ailleurs, même si un niveau élevé d'organisation est atteint, il existe toujours un niveau supérieur. Cette recherche doit devenir une routine. Je vous invite d'ailleurs à être dans une logique de progression et non de perfection.

Le changement est un processus non linéaire. Il ne se manifeste pas dans la régularité d'une progression homogène et régulière. Il en va de même pour notre formation individuelle. Les résultats s'obtiennent par bonds suivis de phases en plateau, domaines de non-changement permettant de consolider les acquis.

Tout changement résulte donc d'un processus d'apprentissage. Il faut considérer la mise en place de nouvelles méthodes organisationnelles comme des techniques d'apprentissage faites d'essais, d'erreurs et de corrections successifs. Aucune technique magique ne pourra transformer comme par enchantement votre cabinet.

Par ailleurs, vouloir changer ne suffit pas. En effet, il est plus simple de produire « toujours plus de la même chose » que de changer ses habitudes. Alors que le changement quantitatif et technique relève de solutions matérielles, le changement qualitatif relève du niveau culturel qui résulte de nouvelles façons de penser. Un changement qualitatif ne se décrète pas, il relève d'une prise de conscience personnelle (cela est aussi valable pour les assistantes).

Rien n'est jamais acquis. L'une des erreurs classiques dans le domaine du changement est de basculer dans de nouvelles certitudes et de penser qu'il n'y a plus rien à apprendre. La remise en cause doit être permanente et profitable car le changement pour le changement est stérile.

Que peut-on faire pour se préparer au changement ? L'anticiper au lieu de le redouter ou, pire, de le constater a posteriori. En outre, le plus petit changement effectué créera toujours, telle une onde, des effets ailleurs et plus loin. Vous pourrez constater que de petits pas bien dirigés peuvent être à l'origine de grandes avancées car ils évitent d'engendrer des résistances.