Good day sunshine

Un bonheur n’arrive jamais seul. Je veux parler, bien sûr, de la tendance des fabricants à rapidement copier ce qui marche chez les autres. Ainsi, le Suisse Diatech, branche de Coltène, vient-il de sortir une série de petits disques de silicone à polir les composites très semblables à ceux du Japonais Kuraray, inspiré sans doute un peu plus tôt des roues à usage unique de 3M ESPE. La différence, justement, avec tous les systèmes jetables, c’est que ceux-là sont largement réutilisables. À la longue, certes, ils s’usent en perdant du volume mais ils conservent leur efficacité car leurs particules abrasives sont noyées dans la masse. Les ShapeGuard sont disponibles en deux tailles et deux granulométries. Heureuse initiative qui permet de sélectionner la plus propice aux surfaces à traiter.

Deux tailles possibles

Comme leurs concurrents, ces disques ressemblent à de petites brosses circulaires moulées d’un seul tenant dans un matériau semi-rigide. Il est très facile de distinguer les deux modèles : le plus dur, qui sert au dégrossissage, est de couleur vieux rose. Celui qui est destiné au polissage est gris bleu. Leur mandrin de 23 mm a une longueur parfaite, identique à celle de leurs concurrents. Les diamètres sont de 11 et 16 mm et l’épaisseur de la partie travaillante avoisine les 2 mm. De ce fait, les petites roues ne sont pas aussi souples qu’un disque abrasif en plastique jetable et ne peuvent aisément atteindre les embrasures vestibulaires des incisives. Mais cela n’est pas propre à cette marque. Dommage, d’ailleurs, que les fabricants s’arrêtent en si bon chemin et ne proposent des pointes montées de même nature, bien utiles pour atteindre toutes les régions auxquelles ces roues trop épaisses n’ont pas accès.

Un brillant incomparable

La roue rose effectue un travail plutôt doux, quoique efficace. Sa capacité d’éliminer les stries de fraisage est modérée, peut-être légèrement inférieure à la concurrence, mais d’une manière infime. Mieux vaut donc avoir donné à la restauration sa forme précise, car il ne faut pas compter sur cette meule pour modifier radicalement son volume. Un atout pour certains, sans doute, qui ne craindront pas d’effacer les reliefs subtils créés à la fraise pour mimer l’état de surface un peu irrégulier de certaines dents. La roue gris bleu, en revanche, produit des résultats stupéfiants. Même s’il faut insister un petit peu pour atteindre le maximum d’efficacité, le brillant obtenu sur les composites est sidérant. Plus la peine, donc, de sortir les petits disques jetables à grains ultrafins, pas toujours pratiques et qui, parfois, impriment d’infimes traces lorsqu’ils agissent sur la tranche. J’ai également testé ces meulettes sur la céramique. Les retouches de prothèses scellées ou collées nécessitent parfois un polissage en bouche et l’on trouve peu d’outils adaptés à cet usage. Même si les résultats obtenus ont été honorables, ils n’ont pu atteindre le niveau de brillance obtenu sur les composites. Le disque rose donne un aspect satiné à la céramique, tandis que le bleu améliore le poli mais reste en deçà de ce que l’on pourrait souhaiter.