En toute discrétion

Même si les tenons radiculaires sont de moins en moins à la mode, il est encore difficile de s’en passer. Pour les restaurations corono-radiculaires directes, de nombreux auteurs préconisent des tenons fibrés. Ceux en titane conservent pourtant pas mal d’atouts : peu chers, ils ne se corrodent pas, sont très solides et bien plus faciles à démonter s’ils présentent un filetage. J’utilise avec satisfaction depuis au moins 20 ans les tenons Unimetric de la société Maillefer. L’avantage de ce système, outre son excellente qualité de fabrication et un profil conique limitant le délabrement dentinaire, vient de la conception des forets : une petite collerette en relief sur le manche sert de jauge d’enfoncement. Lorsque l’on utilise des tenons fibrés, les découper à la fraise à la bonne hauteur une fois collés est très facile. Avec les tenons en titane, c’est une autre affaire : étincelles et usure rapide du diamant sont de mise. Pour les inlay-cores, j’avais coutume d’employer les tenons Normatec de la société Tecalliage.

Système cousin

La société Tecalliage ayant malheureusement cessé ses activités, je me suis intéressé aux autres systèmes et j’ai découvert qu’il existait chez Maillefer un pendant aux Unimetric pour réaliser des tenons en métal coulé de même forme. Il s’agit des Uniclip dont les forets sont identiques. Il existe deux tailles de tenons, 0,8 et 1 mm de diamètre, et 3 longueurs de chaque. Pour chacune des longueurs disponibles sont proposés deux forets : l’un pour la désobturation, l’autre la mise en forme du canal. Plusieurs couleurs de plastique, que l’on retrouve sur la bague des forets, permettent de les distinguer du premier coup d’œil. Ce sont les mêmes tenons, calcinables, que l’on utilise pour la prise d’empreinte et la coulée du métal. Leur tête est munie d’une petite gorge pour assurer la rétention dans le matériau d’enregistrement. Réalisant la quasi-totalité de mes empreintes d’inlay-cores en mordu, j’ai remarqué qu’ils étaient tous trop longs et débordaient du plan d’occlusion.

Un peu trop longs

Il est donc nécessaire, lorsque l’on travaille avec des porte-empreintes « 3 en 1 », de meuler la tête de ces tenons et ménager à la fraise des encoches pour assurer leur rétention. Dommage, car j’aurais aimé profiter des mêmes avantages qu’avec les tenons Unimetric, c’est-à-dire obtenir d’emblée des tenons de la longueur parfaite sans retouches grâce aux repères fournis par la collerette sur le foret. Le fait d’employer le même système de forets pour les restaurations directes et indirectes est un avantage pour l’organisation des séquences instrumentales et les rangements. On peut sélectionner un nombre réduit de forets pour couvrir l’essentiel des besoins, ce qui limite encore le stock et facilite sa gestion. Ce système est donc tout à fait satisfaisant et d’un intérêt évident, d’autant que son prix reste particulièrement abordable. Il est regrettable que ces tenons soient fabriqués dans un plastique cassant, contrairement à celui des Normatec qui est souple, car on ne peut les utiliser pour des couronnes provisoires à ancrage radiculaire lorsque l’axe de la racine est différent de celui de la prothèse.