Black Diamond

Je vous ai déjà relaté mon faible pour les inserts de détartreurs à ultrasons longs et minces : ils sont bien plus polyvalents que les petits courtauds que l’on trouve en première monte sur tous les appareils. On les utilise pour débrider les poches parodontales profondes chez les sujets présentant des parodontites avancées, mais également pour déliter les ciments de scellement, vibrer les tenons radiculaires, éliminer tout type de matériau présent dans le tiers cervical des canaux lors des traitements endodontiques.

Si les grandes marques proposent toutes des inserts de cette forme – ainsi que beaucoup d’autres plus sophistiqués –, de plus en plus de sociétés indépendantes se sont lancées dans la commercialisation de produits « génériques » adaptables sur la plupart des systèmes connus. Cette concurrence, que les leaders estiment déloyale, voire dangereuse car susceptible d’entraîner une détérioration de leurs pièces à main, est aujourd’hui incontournable. Les premiers à copier les inserts standard ont été les Coréens et les Chinois, avec une production à bon marché mais d’une qualité relativement médiocre.

Un revêtement unique

D’autres sociétés plus proches de nous ont su profiter de leur expertise en micromécanique pour proposer des modèles bien plus fiables et attractifs. La société française Dental DCP, brésiliens de marque Angelus, commercialise ainsi une série d’inserts tout à fait intéressants fabriqués en Suisse. Le plus récent d’entre eux est de type paro long et fin, de même forme que le précédent DCP-201, mais cette fois-ci recouvert d’un revêtement noir brillant. Selon le fabricant, il s’agirait de « carbure de diamant » censé lui conférer une dureté exceptionnelle. Le diamant étant lui-même du carbone pur, cette appellation est pour le moins surprenante. Qu’importe le nom, c’est l’efficacité qui compte. La forme, je la connaissais déjà. Et comme précisé plus haut, elle constitue pour moi un « must ». De fait, les performances et la maniabilité de ce nouvel insert n’ont jamais été prises en défaut. La couverture noire aurait pour but d’éviter les rayures sur les implants en titane grâce à un coefficient de frottement très faible. Je me suis donc empressé de tester la chose in vitro sur des piliers du même métal et de les observer ensuite à très fort grossissement.

Pas si différent

Aucun doute : l’argument est purement commercial. Qu’il s’agisse de la version acier classique ou celle traitée au carbone, les deux inserts laissent des traces fines et régulières, mais bien réelles, sur le titane. Je pense que ce revêtement noir a surtout pour ambition de conférer une durée de vie plus longue à l’instrument. Il semble particulièrement tenace et ne disparaît pas au bout de quelques utilisations seulement, sauf au niveau de la pointe qui s’éclaircit progressivement. Tous les inserts de la marque sont vendus avec une clé cylindrique en aluminium qui permet de les visser sur la pièce à main sans se blesser. Même si l’intention est louable, je ne trouve pas cette forme très pratique car elle est peu logeable dans un sachet de stérilisation. Les inserts DCP-201C sont vendus à un prix équivalent à celui de ses homologues de grande marque, soit le double de celui du modèle de base déjà très performant. Cette meilleure résistance, il est vrai sans équivalent ailleurs, justifie-t-elle un tel surcoût pour l’utilisateur ?