L’adhésif Formule 1

La société japonaise Kuraray est l’un des leaders mondiaux des adhésifs amélo-dentinaires. C’est la première à avoir proposé, dès 1978, la technique du total-etch, d’après les travaux de Fusayama et collaborateurs de l’université de Tokyo. Depuis, elle s’est illustrée en produisant notamment la résine Panavia et, surtout, une série d’adhésifs automordançants réputés pour leurs excellentes performances. Le tout dernier en date de cette longue série est le Clearfil™ S³ Bond Plus.

Protocole ultrarapide

Le Clearfil™ S³ Bond Plus représente le plus abouti des systèmes à un seul composant, autrement dit SAM 1 ou adhésifs de 7^e génération. Il s’agit d’un produit « tout en un » dans un petit flacon noir avec un bouchon orange. Le mode d’emploi, on ne peut plus simple, est illustré sur l’emballage. L’application à l’aide d’une microbrossette s’effectue en une dizaine de secondes sur l’émail et la dentine. On évapore le solvant à la soufflette, doucement d’abord, très fort ensuite pour laisser apparaître un film brillant, puis on polymérise à la lampe pendant 10 secondes. L’opération ne doit pas durer plus de 30 secondes.

Comme toujours chez ce fabricant, la qualité des accessoires est exemplaire ; la buse du flacon, très étroite, délivre une goutte minuscule de produit sans le moindre gaspillage. Le liquide est jaune, fluide juste ce qu’il faut pour un bon étalement sans excès. La facilité d’utilisation est telle qu’il est difficile de formuler, d’un point de vue clinique, une quelconque critique.

Une formule améliorée

La principale originalité des produits Kuraray est de contenir un monomère organique qui se lie chimiquement à l’hydroxyapatite de l’émail et à la dentine. Cela a permis aux premières versions automordançantes de se hisser à un niveau de performance équivalent à celui des systèmes M&R. On retrouve évidemment ce fameux monomère MDP dans le S³ Bond Plus, mais aussi d’autres composants qui en améliorent la manipulation. Il libère du fluor et, surtout, il présente une homogénéité de phases qui dispense de secouer le flacon avant usage, contrairement à ses concurrents. Le produit contient enfin un initiateur « à haute performance » qui améliorerait sa polymérisation, même dans les conditions difficiles comme une distance importante entre le fond de la cavité et l’embout lumineux de la lampe. Il n’est pas précisé, en revanche, si le flacon doit être conservé au froid en dehors des périodes d’utilisation, comme c’est souvent le cas avec les adhésifs de ce type. Dans le doute, mieux vaut le laisser au réfrigérateur durant la nuit et les week-ends.

Sur le plan pratique, le produit m’a donné toute satisfaction : j’ai notamment pu l’apprécier dans les situations où la technique avec mordançage est un peu périlleuse ou laborieuse, sur les enfants difficiles à contrôler ou sur dents postérieures délicates à isoler. Bien évidemment, c’est à long terme que l’on peut effectivement juger de tels systèmes. Les performances des versions précédentes étant parfaitement reconnues, il ne fait guère de doute que celle-ci soit au moins aussi efficace que les plus anciennes.