Patafix à facettes

La mode est aux restaurations esthétiques indirectes : facettes sur le bloc antérieur, inlay– onlays en céramique ou composite sur les dents postérieures. Pour assembler ces pièces prothétiques aux structures dentaires, on utilise classiquement un composite de collage associé à un système adhésif. Ces colles sont presque toutes à prise duale : on obtient ainsi une bonne polymérisation du matériau dans les zones les plus profondes de la cavité, hors d’atteinte de la lumière appliquée à la surface de la restauration. L’exposition en périphérie assure en revanche un degré de conversion optimal au niveau du joint, une meilleure étanchéité, et des risques réduits de décolorations marginales.

Des problèmes de fluidité

La plupart des composites de collage ont une viscosité assez faible qui facilite la mise en place des prothèses mais qui complique un peu la gestion des excès. La résine coule facilement au-delà des limites. Son retrait s’avère délicat avant la prise : la gencive peut saigner ou la prothèse se désinsérer sous la pression de la sonde. Et lorsque le produit est bien dur, il ne peut être éliminé qu’à la fraise, avec le manque de précision qu’on imagine. Pour éviter ces problèmes, quelques praticiens préfèrent utiliser des composites photopolymérisables conventionnels pour fixer leurs prothèses en céramique ou composite. L’élimination des excès s’avère alors bien plus aisée et le collage est assuré pourvu que l’épaisseur de la pièce prothétique ne soit pas trop importante. Mais on peut rencontrer d’autres difficultés, comme une insertion insuffisante de l’objet, en raison de la haute densité du composite.

Une viscosité idéale

Pour pallier ces inconvénients, la société américaine Ultradent vient de sortir un tout nouveau composite d’assemblage d’une viscosité inédite pour un matériau photopolymérisable. Le PermaShade™ LC est conditionné en toutes petites seringues de 0,95 g d’un modèle unique. Leur extrémité est légèrement coudée pour accéder à toutes les cavités. Le produit existe en 4 teintes : A2, B1, blanc et translucide. Destiné essentiellement au collage des facettes, il peut être employé en toute autre circonstance, pourvu que la pièce à fixer soit suffisamment translucide pour laisser passer assez de lumière. Je l’ai ainsi utilisé avec succès pour coller des attelles de contention en fibre de verre et composite. Il faut empaumer le piston de la seringue pour bien contrôler l’extrusion. Le produit présente une souplesse extrêmement agréable. Rien à voir avec un composite hybride conventionnel ni avec un fluide. Il ne coule absolument pas et n’oppose qu’une faible résistance lorsqu’on plaque la facette sur la dent, ce qui permet de l’installer avec la plus grande précision. Les excès s’éliminent facilement avant la polymérisation. Le coffret de PermaShade™ LC contient, en plus des seringues de chaque teinte, tous les produits et accessoires du système adhésif le plus récent de la marque, comme toujours en petites seringues de 1,2 ml : acide phosphorique, Peak(r) Universal Bond avec, si on le souhaite, son apprêt automordançant, acide fluorhydrique pour le traitement de la céramique, silane et, bien sûr, les embouts qui vont avec. Une réussite sur le plan du confort et du plaisir de travail, que les « fashionistas » de la dentisterie apprécieront sans le moindre doute !