Fluide biologique

Ce composite fluide est le petit frère de l’ELS (Extra Low Shrinkage) universel essayé précédemment. Comme lui, il possède des caractéristiques uniques qui en font l’un des matériaux de restauration actuellement les mieux tolérés par l’organisme. Exempt de molécules à faible poids moléculaire, comme le TEGDMA, l’HEMA et le bisphénol A dont on parle tant en ce moment, ce produit présente une biocompatibilité optimale. La teinte essayée ici était du A3 opaque. Ces nuances, souvent bien utiles pour masquer une dentine sous-jacente brune dyscolorée par la carie, ne sont pas disponibles chez tous les fabricants. Celle-ci est opaque juste ce qu’il faut et peut, sans incidence esthétique néfaste, être également utilisée avec succès pour obturer les fissures occlusales à peine élargies à la fraise. Selon une étude de l’ACTA publiée en 2006, ce matériau présente une contrainte de polymérisation minimale, ce qui garantit une excellente pérennité de l’adhésion aux parois cavitaires. Sa rétraction de prise, quoique avoisinant les 3 %, est malgré tout l’une des plus faibles parmi les produits de sa catégorie : on sait en effet que les composites fluides contiennent une proportion de charges moindre que ceux de consistance plus ferme et ne peuvent raisonnablement être employés qu’en fond de cavité, pour améliorer l’adaptation marginale de la première couche de matériau hybride ou pour restaurer de toutes petites pertes de substance.

L’éventail des composites fluides actuels va du presque liquide comme les sealants au semi-solide comme du miel épais. Cet ELS Flow se situe plutôt dans les premiers échelons de l’échelle : un peu trop coulant à mon goût. Mais en raison de son faible retrait de polymérisation, cette petite faiblesse lui sera volontiers pardonnée.