Les cahiers de prothèse n° 150 du 01/06/2010

 

revue de presse

Stéphane Viennot  

Objectifs

Un manque de passivité lors de l’insertion des restaurations prothétiques sur implants peut notamment engendrer des ruptures mécaniques. Ce manque de passivité peut être dû à des imprécisions des matériaux d’empreintes utilisés. Cette étude compare la déformation de deux matériaux à empreinte malaxé mécaniquement : un polyéther et un silicone hydrophile réticulant par addition. Elle analyse également l’influence de la distance entre les chapes de...


Objectifs

Un manque de passivité lors de l’insertion des restaurations prothétiques sur implants peut notamment engendrer des ruptures mécaniques. Ce manque de passivité peut être dû à des imprécisions des matériaux d’empreintes utilisés. Cette étude compare la déformation de deux matériaux à empreinte malaxé mécaniquement : un polyéther et un silicone hydrophile réticulant par addition. Elle analyse également l’influence de la distance entre les chapes de transfert sur la déformation.

Méthodologie

Au total, 20 empreintes directes (10 au polyéther et 10 au silicone) ont été réalisées à partir d’un même maître moulage mandibulaire comportant 5 analogues d’implants. Les techniques d’empreinte « directes » ont répondu à des protocoles validés et standardisés, en utilisant des chapes de transfert et des matériaux mis en œuvre par malaxage automatique. Un dispositif de mesure de précision a déterminé les coordonnées spatiales des chapes de transfert en 3-dimensions, l’opérateur manipulant « en aveugle » par rapport au matériau utilisé. Des mesures linéaires (concentricité) et angulaires (perpendicularité, parallélisme) ont été relevées pour mesurer la déformation de l’empreinte par rapport à la position et l’angulation des implants dans le maître moulage issu de l’empreinte réalisée. Les différences de déformations entre les matériaux et les distances entre les chapes de transfert sur implants ont été analysées par méthodes statistiques.

Résultats

Aucune différence significative n’a été observée entre les deux matériaux à empreinte, pour l’analyse du parallélisme et de la concentricité. Pour la perpendicularité, le matériau silicone a présenté une moyenne de 0,643° de distorsion en moins. Il n’a pas été noté de résultat significatif d’une éventuelle interaction entre matériaux et distance entre les chapes de transfert.

Conclusion

Les matériaux silicone par addition et polyéther, mis en œuvre par malaxage automatique, présentent des déformations comparables lors de la mise en œuvre des procédures d’empreintes directes supra-implantaires, par chapes de transfert. Le silicone a montré toutefois une supériorité pour s’opposer à la déformation perpendiculaire, mais d’une ampleur si faible qu’elle ne correspond à aucune signification clinique.