Clinic n° 10 du 01/11/2015

 

Presse internationale

L’essentiel

Antoine VASSALLO  

Dans les prothèses fixées tout céramique, en dépit de sa haute résistance à la fracture, le matériau zircone est sensible au vieillissement et à la dégradation hydrothermique ainsi qu’à l’écaillage de la couche cosmétique de céramique feldspathique, ce qui crée une incertitude quant à la performance à long terme de telles restaurations. Cependant, le taux de survie à 5 ans de ces couronnes est comparable à celui des couronnes céramo-métalliques. Le taux d’écaillage...


Dans les prothèses fixées tout céramique, en dépit de sa haute résistance à la fracture, le matériau zircone est sensible au vieillissement et à la dégradation hydrothermique ainsi qu’à l’écaillage de la couche cosmétique de céramique feldspathique, ce qui crée une incertitude quant à la performance à long terme de telles restaurations. Cependant, le taux de survie à 5 ans de ces couronnes est comparable à celui des couronnes céramo-métalliques. Le taux d’écaillage de la couche cosmétique varie entre 6 et 28 % pendant une période de 3 à 10 ans. Ce taux paraît élevé quand il est comparé au taux de fractures de 4 % des couronnes céramo-métalliques pendant une période de 10 ans. L’objet de cette étude est d’évaluer les taux de succès et de survie ainsi que les complications biologiques et/ou mécaniques de bridges antérieurs en dioxyde de zirconium pendant un suivi de 7 ans.

Matériel et méthode

L’étude, d’une durée de 7 ans, est réalisée sur 27 patients porteurs chacun d’un bridge antérieur de 3 à 6 éléments en céramique feldspathique/zircone. Les préparations dentaires présentent une réduction des bords libres de 1,5 à 2 mm, des parois axiales de 1 à 1,5 mm avec une convergence de 10° et un congé périphérique cervical de 1 mm de profondeur. Les lignes de finition ne doivent pas être anguleuses. L’armature en zircone est fabriquée par CFAO. La céramique de surface est de marque Lava Ceram (3M ESPE). Les 27 participants sont examinés par 2 cliniciens 1 mois après le collage de leur bridge, puis 6 mois après et, par la suite, 1 fois par an durant les 7 années.

Résultats et discussion

Trois bridges ont dû être déposés, 2 pour des caries secondaires et 1 à cause d’un écaillage irréparable de la céramique cosmétique. Toutes les fractures de la couche cosmétique sont survenues sur des bridges de 6 éléments. Une relation statistiquement significative est établie entre le nombre d’éléments et la fréquence des écaillages. Aucun bridge n’a subi de fracture de son noyau en zircone. Le taux de survie des restaurations à noyau de zircone est de 88,8 % à la fin des 84 mois de suivi. Le moment critique pour la survie des bridges est la fin de la troisième année de fonction. Les complications observées sont classées en biologiques (caries secondaires, affection pulpaire) ou mécaniques (fracture du noyau ou de la céramique cosmétique, décollement). Tous les bridges dont les piliers ont été cariés secondairement ont dû être déposés.

L’ESSENTIEL

En raison de sa résistance élevée, le dioxyde de zirconium peut désormais remplacer le métal des prothèses fixées. Cependant, ce matériau est sensible au vieillissement et à la dégradation hydrothermique ainsi qu’à l’écaillage de la céramique de la couche cosmétique. Dans les limites de cette étude, notamment la petite taille de l’échantillon, les résultats indiquent que les bridges antérieurs tout céramique avec un noyau en zircone montrent un taux de succès de 88,8 % au cours des 7 années de l’étude si l’on considère les complications mécaniques. Si l’on considère les complications biologiques, ce taux tombe à 73,9 %, suggérant que la cause la plus fréquente des échecs est la carie secondaire. La complication le plus souvent rencontrée est l’écaillage de la couche de céramique cosmétique. Tous les écaillages surviennent parmi les bridges de 5 ou 6 éléments. La période la plus critique pour la survenue de complications biologiques et mécaniques se situe entre la première et la troisième année de fonction. Récemment, des restaurations monolithiques en zircone, qui présentent des propriétés optiques et mécaniques et qui ne sont pas susceptibles de s’écailler, sont devenues populaires. Mais leur esthétique limite leur usage aux seules régions postérieures.