Clinic n° 10 du 01/11/2015

 

Presse internationale

Notre sélection

Contexte

La radiographie conventionnelle 2D est la méthode d’imagerie la plus courante aujourd’hui : elle procure une image efficace en haute résolution mais offre un potentiel diagnostique limité. La tomographie volumique à faisceau conique (CBVT, cone beam volumetric tomography, ou CBCT, cone beam computed tomography) offre une image 3D pour une faible irradiation et avec la résolution particulière requise en endodontie pour le diagnostic et le plan de traitement. Le...


Contexte

La radiographie conventionnelle 2D est la méthode d’imagerie la plus courante aujourd’hui : elle procure une image efficace en haute résolution mais offre un potentiel diagnostique limité. La tomographie volumique à faisceau conique (CBVT, cone beam volumetric tomography, ou CBCT, cone beam computed tomography) offre une image 3D pour une faible irradiation et avec la résolution particulière requise en endodontie pour le diagnostic et le plan de traitement. Le CBCT offre certains avantages par rapport à la radiographie péri-apicale mais qu’il puisse réellement influencer le plan de traitement est encore inconnu. L’image CBCT exposant le patient à une irradiation plus élevée que les radiographies 2D conventionnelles, son bénéfice pour celui-ci doit être supérieur aux risques potentiels associés à l’exposition supplémentaire aux radiations. Une étude a été entreprise pour savoir si l’analyse d’un scan CBCT préopératoire modifiait ou non le plan de traitement du praticien par rapport à des décisions prises sur la base de la seule radiographie péri-apicale préopératoire 2D.

Méthode

Trente cas d’endodontie ont été sélectionnés au hasard pour l’étude. Chaque cas présentait une radiographie péri-apicale préopératoire numérique et un scan CBCT. Les 30 radiographies péri-apicales préopératoires ont été analysées par 3 endodontistes certifiés puis, 2 semaines plus tard, les images CBCT ont été analysées dans le désordre par ces mêmes évaluateurs. Ces derniers posaient un diagnostic préliminaire et un plan de traitement fondés uniquement sur leur interprétation des radiographies péri-apicales et des images CBCT. Les diagnostics et les plans de traitement ont été comparés à ceux déjà posés (gold standard) pour chaque cas et entre eux pour savoir si l’évaluation avait changé.

Résultats

Le diagnostic fondé sur la radiographie péri-apicale correspondait au gold standard dans 36,6 à 40 % des cas. Celui fondé sur le CBCT correspondait au gold standard dans 76,6 à 83,3 % des cas. Une comparaison des plans de traitement établis à partir des images CBCT et des radiographies péri-apicales a montré que de 56,6 à 66,7 % d’entre eux (62,2 % au global) étaient modifiés après revue des images CBCT.

Discussion

Un taux élevé de mauvais diagnostics en endodontie est potentiellement fréquent en clinique, surtout en présence d’une résorption radiculaire cervicale invasive et d’une fracture radiculaire verticale. Dans ces cas, une détection tardive peut contribuer à l’échec du traitement et à la perte de la dent. L’imagerie CBCT a donné plus d’informations diagnostiques que les radiographies péri-apicales préopératoires et a conduit à une modification du plan de traitement dans un nombre élevé de cas.

APPLICATION CLINIQUE

Les images CBCT préopératoires offrent plus d’informations diagnostiques et cliniques pertinentes que les radiographies péri-apicales seules. L’association d’informations cliniques subjectives et objectives à l’imagerie CBCT devrait permettre d’améliorer la précision à la fois du diagnostic et du plan de traitement.