Le traitement des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) comprend souvent de la radiothérapie associée à de la chirurgie et de la chimiothérapie. La radiothérapie a pour conséquence une diminution de la prolifération cellulaire et du remodelage osseux. Le but de cette méta-analyse était de comparer le taux de survie des implants dentaires dans l’os irradié et non irradié et d’étudier les facteurs de risque potentiels.

MATÉRIEL ET MÉTHODES

Une revue systématique et une méta-analyse ont été menées conformément à la déclaration PRISMA. La méta-analyse a été réalisée pour des études avec un suivi moyen d’au moins 3 et 5 ans. Le critère d’inclusion des études a été :

- inclusion d’au moins 10 patients irradiés ;

- études en anglais ou en allemand ;

- études prospectives : randomisées contrôlées, non randomisées, études de cohorte contrôlées ;

- étude rétrospectives : contrôlées, cas-témoins.

Si une étude ne répondait pas à tous ces critères ou si les données de suivi des patients ne pouvaient être fournies, celle-ci était exclue de l’évaluation. La recherche documentaire a permis de présélectionner 502 études, dont seules 59 ont été retenues. Au total 6 645 implants mis en place sur 1 633 patients ont été inclus dans cette revue de littérature de 2013 à 2021. Parmi eux, 4 031 ont été insérés dans de l’os irradié. Le groupe témoin a reçu 2 614 implants.

RÉSULTATS ET DISCUSSION

Dans la majorité des études, les implants ont été posés après le traitement de radiothérapie. La dose de radiation reçue par les patients variait de 50 Gy à 81 Gy. Seules quelques études mentionnent des valeurs inférieures. Seules 3 études ont rapporté la dose exacte de rayonnement reçue au niveau de l’implant. De plus, les techniques de radiothérapie différaient dans toutes les études. Ceci explique qu’aucune enquête sur l’influence de la dose de rayonnement spécifique au site de l’implant n’a pu être réalisée. Les résultats de certaines études indiquent un taux d’échec plus élevé au niveau du maxillaire supérieur. La revue systématique a abouti à une survie moyenne des implants de 87,8 %. La méta-analyse a révélé un taux d’échec implantaire significativement plus élevé dans l’os irradié par rapport à l’os non irradié (p < 0,00001). Les études ont également montré que les implants placés dans de l’os greffé irradié étaient plus susceptibles d’échouer que dans de l’os natif irradié (p < 0,0001). Bien que la survie globale des implants reste élevée, la radiothérapie s’avère donc être un facteur de risque important de perte d’implant.