Effet de la post-polymérisation avec un traitement en autoclave sur l’élution des monomères et les propriétés mécaniques de la résine acrylique imprimée en 3D pour la fabrication de gouttières de bruxisme
Revue de presse
Internationale
Évaluer l’effet de l’autoclavage après le post-traitement sur l’élution des monomères et les propriétés mécaniques de la résine imprimée en 3D pour la fabrication de gouttières de bruxisme.
Des échantillons en résine photopolymère (Dental LT Clear) ont été imprimés en 3D et traités conformément aux instructions du fabricant. Les échantillons ont été répartis au hasard entre différents protocoles de...
Évaluer l’effet de l’autoclavage après le post-traitement sur l’élution des monomères et les propriétés mécaniques de la résine imprimée en 3D pour la fabrication de gouttières de bruxisme.
Des échantillons en résine photopolymère (Dental LT Clear) ont été imprimés en 3D et traités conformément aux instructions du fabricant. Les échantillons ont été répartis au hasard entre différents protocoles de post-traitement : aucun traitement (contrôle), stockage dans l’eau, autoclavage à différentes températures (121 ou 132 °C) et à différentes durées (4 ou 30 min). L’élution des monomères UDMA, HEMA et EGDMA a été déterminée par chromatographie liquide à haute performance (HPLC) en immergeant les spécimens dans de l’éthanol à 75 % pendant 72 heures. Le module de flexion, la micro-dureté de surface et les changements dimensionnels linéaires ont été mesurés. L’élution des monomères et le module de flexion ont été analysés statistiquement à l’aide de l’ANOVA de Welch suivie des tests T3 de Dunnett, tandis que la micro-dureté de surface et les changements dimensionnels ont été analysés à l’aide d’une ANOVA avec correction de Bonferroni (α = 0,05).
Les concentrations globales d’élution des monomères étaient significativement plus élevées pour le groupe contrôle et plus faibles pour les spécimens traités dans un autoclave à 132 °C pendant 4 minutes. Le module de flexion n’était pas significativement différent entre tous les groupes. La micro-dureté de surface était significativement plus élevée pour tous les groupes traités à l’autoclave par rapport au groupe contrôle et au groupe stocké dans l’eau. L’expansion linéaire était significativement plus élevée pour les groupes post-traités en autoclave par rapport au groupe stocké dans l’eau.
Le traitement post-polymérisation en autoclave de la résine imprimée en 3D a réduit l’élution des monomères et amélioré la micro-dureté de la surface sans détériorer le module de flexion. Le post-traitement avec un autoclave à 132 °C pendant 4 minutes peut être recommandé pour les résines d’impression 3D pour la fabrication de gouttières de bruxisme.
• Justification scientifique de l’étude. L’essor de l’impression 3D en cabinet pose la question de la biocompatibilité et de la toxicité des dispositifs médicaux fabriqués, notamment les gouttières de bruxisme qui doivent idéalement être portées plusieurs heures par nuit. En effet, malgré les certifications et autorisations de mise sur le marché, la présence de monomères libres résiduels n’est pas nulle et le post-traitement est perfectible.
• Principales conclusions. L’article redémontre bien la forte présence de monomères libres à la fin d’un post-traitement indiqué par le fabricant. L’autoclave permet d’achever la polymérisation des résines, ce qui réduit grandement la présence des monomères libres. Les auteurs avancent la diminution des monomères résiduels de 74 % pour l’UDMA, de 63 % pour le HEMA et de 70 % pour l’EGDMA par rapport au groupe contrôle. Par conséquence, la meilleure polymérisation qui en découle permet d’améliorer les propriétés mécaniques des résines. La principale crainte peut être la déformation de la gouttière à la sortie de l’autoclave mais les auteurs montrent que l’autoclavage produit une expansion linéaire de 0,37 à 0,49 %. Cette déformation reste cliniquement acceptable étant donné que la littérature montre que l’on peut monter jusqu’à 1 % de déformation.
Ces résultats prometteurs doivent être confirmés par d’autres études et d’autres protocoles. Mais cela montre qu’il ne faut pas nécessairement avoir des dispositifs de post-polymérisation très imposants et coûteux comme ceux qui fonctionnent sous atmosphère d’azote pour avoir une bonne polymérisation des gouttières de bruxisme imprimées en 3D. Un simple autoclave qui se trouve facilement dans un cabinet dentaire permet de finaliser le post-traitement et d’obtenir de bons résultats en termes de résistance mécanique et de biocompatibilité pour des dispositifs qui sont prévus pour rester longtemps en bouche.
Sébastien JUNGO
MCU associé-PH en Parodontologie, UFR d’Odontologie-Montrouge, Université Paris Cité, Service de Médecine bucco-dentaire, AP-HP, Hôpital Bretonneau.
Ont collaboré à cette revue de presse
Alexandre BAUDET
MCU-PH en Santé publique, UFR d’Odontologie, Université de Lorraine, Service d’odontologie, CHRU Nancy.
Élisa CAUSSIN
Attachée en ORE, UFR d’Odontologie-Montrouge, Université Paris Cité, Service de Médecine bucco-dentaire, AP-HP, Hôpital Bretonneau.
Vincent FOUQUET
AHU en Prothèse, UFR d’Odontologie-Montrouge, Université Paris Cité, Service de Médecine bucco-dentaire, AP-HP, Hôpital Louis-Mourier.
Constance LAGADIC
Interne en chirurgie orale, UFR d’Odontologie, Université Paris Cité.
Marianne LAGARDE
AHU en Odontologie pédiatrique, UFR d’Odontologie-Montrouge, Université Paris Cité, Service de Médecine bucco-dentaire, AP-HP, Hôpital Henri-Mondor.
Matthieu MOULINIER
Ex-AHU, Exercice libéral à Montmorency.
Jérôme PETIT
Chargé d’enseignement, Faculté d’Odontologie, Université de Lille.PH Contractuel (Ancien Chef de Clinique et AHU), UF Parodontologie, Service Odontologie, CHU Lille.
Exercice libéral exclusif en Parodontologie à Arras.