CHIRURGIE IMPLANTAIRE
Bernard Cannas* Renaud Noharet**
*Docteur en chirurgie dentaire
Attaché d’enseignement Université
Paris Descartes
Exercice Libéral (Trilport)
**Docteur en chirurgie dentaire
Maitre de Conférence des Universités
Exercice Libéral (Lyon)
La chirurgie guidée a beaucoup évolué au cours des dernières années grâce au développement de l’informatique et à la puissance des ordinateurs. L’ensemble de la chaîne de traitement repose sur la transposition d’un projet prothétique sur l’imagerie sectionnelle. La numérisation des modèles ou l’empreinte optique (fichiers .stl) peuvent être indexées directement sur les fichiers DICOM.
La chirurgie guidée permet des réduire le temps d’intervention et les suites postopératoires.
Le faisceau de rayons X, de forme conique CBCT, permet la reconstruction volumique d’un cube contenant l’objet.
Le projet prothétique doit être replacé sur l’imagerie sectionnelle soit avec un guide d’imagerie, soit par un recalage des modèles.
Les données DICOM vont être gérées par des logiciels dédiés à ce genre de format.
Il existe à ce jour de nombreux logiciels avec des caractéristiques variables (ouvert/fermé) et des outils plus ou moins présents en fonction du logiciel.
L’usinage de guides chirurgicaux assure le transfert chirurgical des implants mais aussi prothétique.
La prothèse pré-chirurgicale est réalisée pour une mise en charge ou esthétique immédiate (MCI-MEI). Le modèle de laboratoire est issu du guide chirurgical. La prothèse provisoire est plus ou moins aboutie afin de corriger la variation possible de la position des implants par rapport à la planification. Le projet prothétique replacé sur l’imagerie sectionnelle est à la base de la conception de cette prothèse au travers du guide chirurgical ou des modèles scannés au laboratoire de prothèse.
La chirurgie guidée utilise deux types de guides :
- pour un guidage complet de l’implant (full guided) ;
- pour un guidage uniquement du forage (pilot guided).
Chez l’édenté complet, trois publications issues de deux études développent les résultats sur la précision.
La comparaison entre ces deux études montre que la chirurgie guidée est deux fois plus précise que la chirurgie à main levée et conforte dans l’intérêt de son application clinique. Ces résultats montrent également que la chirurgie guidée, même en respectant scrupuleusement le protocole, ne permet pas d’assurer la transposition exacte de la position des implants.
Chez l’édenté partiel, le système de chirurgie guidée est au minimum deux fois plus précis que la méthode humaine seule.
Ces résultats montrent qu’il faut :
- veiller à la qualité des empreintes initiales ;
- contrôler le parfait placement du guide d’imagerie ;
- vérifier l’adaptation des guides chirurgicaux sur le patient, mais aussi sur les modèles de laboratoire ;
- privilégier les implants de longueur moyenne (10 mm) ou courts.
Le transfert des données prothétiques se fait grâce au double scanner ou à l’indexation des modèles ou de l’empreinte optique, puis le transfert de la chirurgie à la prothèse est réalisé.