Les cahiers de prothèse n° 191 du 01/09/2020

 

éditorial

Stéphane Viennot  

Rédacteur en chef

La santé connectée, un partenaire indispensable.

L'avenir a toujours été considéré comme incertain. Pléonasme. Jetés à corps perdu dans une vie professionnelle passionnante et haletante, certains d'entre nous s'y complaisent avec délice à l'instar de ce qu'ont fait la plupart de nos ainés, dont beaucoup s'y sont plu bien au-delà de l'âge légal de la retraite. Mais pour nos générations, le temps des additions arrive. Taxes liées aux promesses électoralistes faciles accumulées au cours du temps, efforts sociaux inédits politiquement décidés, contraintes majeures de la crise de la Covid...

La fête est finie, nous sommes à la croisée des chemins. Arrêts d'activité, reconversions professionnelles, réorganisations en profondeur des pratiques, changement de statut, les professionnels du dentaire sont tous impactés par ces crises et doivent réagir pour ne pas sombrer. Quelles orientations choisir ? Quelles modifications apporter à son organisation ? Le choix est éminemment personnel et impose une réflexion approfondie, mais rapide. Tout ce qui ne tue pas rend plus fort disait Nietzsche. Alors, n'y a-„t-il pas un élément positif à tirer de ce marasme ? Se construire une vie personnelle et familiale plus équilibrée est sans doute une solution. Respect pour ceux qui ont choisi cette voie. Certes, cela passe par des impératifs comptables comme limiter la course à l'investissement excessif, réduire un chiffre d'affaire qui galope après les frais, sacraliser des plages libres de son carnet de rendez-vous...

L'objectif d'une vie plus épanouie peut être une des solutions pour éviter un réveil brutal face à des défis qui peuvent mener à la catastrophe. Réduire son activité impose d'organiser les conséquences économiques qui iront de pair. Rien n'est insurmontable. De malheureux confrères l'ont fait par obligation face à l'accident ou la maladie. Est-il nécessaire d'attendre ces situations pour lever le pied et comprendre enfin que le temps s'enfuit et qu'il est précieux ?

 

Car tous les instants

De nos vingt ans

Nous sont comptés

Et jamais plus

Le temps perdu

Ne nous fait face

Il passe

Souvent en vain

On tend les mains

Et l'on regrette

Il est trop tard sur son chemin

Rien ne l'arrête

On ne peut garder sans cesse

Sa jeunesse

Extrait de « Sa jeunesse », Charles Aznavour, Un homme et ses chansons, Paris, Le Livre de Poche, 2003.