Les cahiers de prothèse n° 188 du 01/12/2019

 

Parodonte et prothèse fixe

KA. KOUAME   DM. PESSON   A. BINATE   BZR. TRA   DMH. OURA   ELE. DIDIA   S. VIENNOT   KB. DJEREDOU   B. GIUMELLI  

INTRODUCTION

Introduite en 1989 par Seibert et Lindhe [1], la notion de biotype gingival, ou biotype parodontal, désigne des états distincts du complexe muco-gingival en tenant compte de l'os alvéolaire sous-jacent. Elle permet de décrire l'épaisseur de la gencive dans le sens vestibulo-lingual [2-5]. C'est un facteur majeur de...


Résumé

Résumé

Le biotype gingival ou parodontal est un facteur majeur de l'intégration biologique des prothèses fixées. Cet article a pour objectif d'identifier ses caractéristiques au niveau des dents antérieures maxillaires chez des mélanodermes ivoiriens et de relever leur intérêt clinique en prothèse fixée. Une étude observationnelle, transversale à visée descriptive et analytique a été conduite à cet effet sur des sujets âgés de 18 à 55 ans. Le biotype gingival et la profondeur du sulcus ont été déterminés à l'aide de la sonde parodontale ; la hauteur de gencive kératinisée et celle de la papille gingivale ont été mesurées à l'aide d'un pied à coulisse électronique. Il en ressort que le biotype épais est le plus représenté (85,5 %). La profondeur moyenne de sulcus est de 2 mm et reste invariable quel que soit le biotype. La hauteur moyenne de gencive kératinisée est relativement importante, supérieure à 5 mm, et celle de la papille gingivale est d'environ 4 mm. La hauteur de la gencive kératinisée est statistiquement plus importante dans le biotype épais que dans le biotype fin (p ≤ 5 %), alors que la hauteur de la gencive papillaire paraît plus importante dans le biotype fin que dans le biotype épais. Les caractéristiques parodontales du mélanoderme ivoirien offrent de bonnes possibilités d'intégration biologique des restaurations prothétiques fixées au niveau des incisives et canines maxillaires si les principes de conception du traitement sont bien respectés et si les étapes prothétiques sont correctement réalisées.

INTRODUCTION

Introduite en 1989 par Seibert et Lindhe [1], la notion de biotype gingival, ou biotype parodontal, désigne des états distincts du complexe muco-gingival en tenant compte de l'os alvéolaire sous-jacent. Elle permet de décrire l'épaisseur de la gencive dans le sens vestibulo-lingual [2-5]. C'est un facteur majeur de l'intégration parodontale des prothèses fixées en raison des rapports étroits qu'entretiennent la gencive et les prothèses au niveau de leurs bords cervicaux [6]. Sa prise en compte dans la conception prothétique contribue au succès immédiat et à long terme de la thérapeutique prothétique. De ce fait, plusieurs études s'y sont intéressées. Elles ont mis en évidence un lien entre le biotype parodontal et diverses variables dont l'âge et le sexe, le type et la forme des dents, leur situation selon l'arcade [7-11]. Ces travaux permettent d'orienter les praticiens sur les facteurs parodontaux qui interviennent dans le choix de la forme et de la situation de la limite cervicale, à savoir la hauteur et l'épaisseur de la gencive kératinisée.

Mais ces données sur le biotype parodontal sont rares, voire inexistantes, dans certaines populations. C'est le cas du mélanoderme ivoirien chez qui aucune étude ne s'y rapporte. Ce travail a pour objectif d'identifier les caractéristiques du biotype parodontal du mélanoderme ivoirien et de relever leur intérêt clinique dans l'intégration des prothèses fixées.

MÉTHODES

Type d'étude et échantillonnage

Il s'agit d'une étude observationnelle, transversale à visée descriptive et analytique des biotypes parodontaux du groupe incisivo-canin maxillaire. L'échantillon de l'étude est constitué de sujets mélanodermes ivoiriens, âgés de 18 ans au moins, présentant toutes les dents antérieures maxillaires et mandibulaires saines, indemnes de toute pathologie parodontale, ne présentant aucun antécédent de traitement parodontal et ayant donné leur consentement libre et éclairé. Les sujets ont été recrutés parmi les étudiants de l'UFR d'odonto-stomatologie de l'université Félix-Houphouët-Boigny d'Abidjan, et parmi des patients venus consulter au Centre de consultation et de traitements odonto-stomatologiques (CCTOS) du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Cocody. L'étude s'est déroulée de juillet à octobre 2018 soit 4 mois.

Protocole

Le travail a été conduit par un seul opérateur, préalablement calibré pour se familiariser avec le protocole. Pour chaque sujet sélectionné, le biotype gingival et la profondeur de sulcus ont été déterminés à l'aide de la sonde parodontale de Williams. La hauteur de la gencive kératinisée et la hauteur de la papille interdentaire ont été mesurées à l'aide du pied à coulisse électronique Digimatic de Mitutuyo®, dont la précision est de 1/150 mm.

– Biotype gingival : il a été déterminé par insertion, dans le sulcus, de la sonde parodontale. Si celle-ci transparaît, nous sommes en présence d'un biotype fin (gencive marginale fine) (fig. 1) [2, 3]. Dans le cas contraire, il s'agit d'un biotype épais (gencive marginale épaisse) (fig. 2) ;

– Profondeur de sulcus : elle a été déterminée par la lecture directe de la graduation sur la sonde parodontale insérée dans le sulcus (fig. 1). Elle correspond à la distance comprise entre la bordure gingivale et le fond du sulcus.

– Hauteur de la gencive kératinisée : elle s'étend du bord libre de la gencive marginale à la ligne muco-gingivale. Cette ligne est repérée par la technique fonctionnelle dite du « rouleau » (fig. 3 et 4) [6, 12].

– Hauteur de la gencive papillaire : c'est la distance allant du sommet de la papille jusqu'au milieu de la ligne droite qui relie les points les plus déclives du collet de deux dents adjacentes (fig. 5) [13]. Dans notre étude, elle a été mesurée au niveau de la papille située entre les incisives centrales, entre les incisives centrales et latérales, et entre les incisives latérales et les canines maxillaires.

Traitement statistique des données

Le traitement statistique des données a été effectué à l'aide du logiciel SPSS® version 2.0. L'étude descriptive des variables a consisté au calcul des fréquences (N) et des pourcentages (%) pour les variables qualitatives, et des moyennes (M) avec leurs écarts types (ET) pour les variables quantitatives. Le test t de Student a été utilisé pour la comparaison des moyennes des variables quantitatives, et le test d'Anova à 1 facteur (F) pour la comparaison entre les variables quantitatives et qualitatives. Le seuil de significativité des tests de comparaison était fixé à 5 % (p ≤ 0,05).

RÉSULTATS

Au total, 124 sujets ont été inclus dans cette étude. Ils étaient répartis également entre les hommes (50 %) et les femmes (50 %), et leur âge moyen était de 26,02 ± 5,04 ans, avec des extrêmes compris entre 18 et 55 ans.

Le biotype gingival épais est le plus représenté avec un taux de 85,5 % contre 14,5 % pour le biotype gingival fin (fig. 6).

La distribution du biotype gingival selon le sexe n'est pas statistiquement significative (p ≥ 0,05) (tableau 1).

La profondeur de sulcus est la même au niveau des dents antérieures maxillaires, quel que soit le biotype gingival. Aucune différence statistique n'a été observée (p ≥ 0,05) (tableau 2).

La hauteur moyenne de gencive kératinisée mesurée au niveau des incisives centrales est identique à celle mesurée au niveau des latérales (p ≥ 0,05). Mais la gencive kératinisée mesurée à leur niveau est significativement plus haute que celle mesurée au niveau des canines (p = 0,000) (tableau 3).

La hauteur de la gencive kératinisée est plus importante dans le biotype épais que dans le biotype fin. La différence est statistiquement significative pour les incisives centrales (p = 0,000) et les canines maxillaires (p = 0,006) (tableau 4).

La hauteur de la gencive papillaire entre les incisives centrales (4,24 mm) est statistiquement plus élevée que celles mesurées entre les incisives latérales et les canines (3,79 mm), et entre les incisives centrales et les incisives latérales (3,74 mm) (p ≤ 0,05) (tableau 5).

La hauteur de la gencive papillaire est plus importante dans le biotype fin que dans le biotype épais. Toutefois, la différence n'est statistiquement significative qu'entre les incisives latérales et les canines (p = 0,007) (tableau 6).

DISCUSSION

Choix des dents et de la méthode de détermination du biotype gingival

Les dents antérieures maxillaires ont été choisies pour permettre la comparaison des résultats de notre étude avec ceux des études antérieures. Il ressort, en effet, des données de la littérature que les principales classifications de la typologie dento-parodontale ont été établies à partir des dents antéro-maxillaires [14-21].

Concernant les méthodes ou techniques de détermination du biotype gingival, la littérature fait cas d'approches quantitatives et qualitatives. Les méthodes quantitatives permettent de déterminer avec plus ou moins de précision le biotype gingival par la mesure de l'épaisseur de la gencive. On peut citer le sondage transgingival [5, 22], l'ultrasonographie [3, 14, 15, 23] et le « Cone Beam Computed Tomography » (CBCT) [7, 21, 24]. Toutefois, le sondage transgingival est invasif ; quant à l'ultrasonographie et au CBCT, le coût du matériel limite leur accessibilité en pratique quotidienne, surtout dans notre contexte d'exercice.

C'est pour toutes ces raisons que, dans notre étude, le biotype gingival a été déterminé par le test de la transparence à la sonde parodontale. C'est une méthode qualitative basée sur la translucidité de la gencive marginale lors du sondage des sillons gingivaux. Un biotype est considéré comme fin si la sonde est visible par transparence à travers les tissus gingivaux. Cette technique est simple, peu invasive et accessible cliniquement en pratique quotidienne. Ces raisons expliquent pourquoi il s'agit de la technique la plus fréquemment utilisée pour la différenciation du biotype gingival dans de nombreux travaux [16, 19, 20, 25].

Caractéristiques générales du biotype gingival

La prévalence du biotype gingival épais est la plus élevée dans la présente étude avec un taux de 85,5 % contre 14,5 % de biotype gingival fin (fig. 4). Ce résultat est presque superposable à celui de Manjunath et al. [3] qui rapporte 83,5 % pour le biotype gingival épais contre 16,47 % pour le biotype fin. Dans l'étude de Shah et al. [5], la distribution entre biotype épais et biotype fin est plus resserrée avec des pourcentages respectifs de 56,75 % et 43,25 %. Ce qui pourrait s'expliquer par la taille de l'échantillon, qui est de 400 sujets, soit un peu plus de 3 fois celle de notre étude (n = 124). Aussi, la technique du sondage transgingival, utilisée pour la détermination du biotype gingival dans l'étude de Shah et al. [5], peu précise en raison de l'angle d'orientation de la lime et de la déformation possible des tissus pendant le sondage, pourrait également expliquer cette différence. Dans tous les cas, on peut retenir que, quelle que soit l'étude, le biotype gingival épais apparaît comme le biotype prédominant.

Par ailleurs, bien que la distribution du biotype gingival selon le sexe ne soit pas statistiquement significative (p = 0,445), une tendance de la prédominance du biotype épais chez les hommes (88,7 %) semble perceptible par rapport aux femmes (82,3 %) (tableau 1). Cette tendance est encore plus marquée dans l'étude de Manjunath et al. [3] où l'on retrouve le biotype épais à 94,6 % chez les hommes contre 55,3 % chez les femmes. Le biotype fin se révèle donc comme une caractéristique du parodonte des femmes. C'est cette constatation qui ressort d'ailleurs des conclusions de plusieurs travaux de la littérature [4, 21, 26, 27].

Biotype gingival et profondeur de sulcus

La profondeur moyenne de sulcus est la même au niveau de toutes les dents antérieures maxillaires, soit 2 mm ± 0,2, quel que soit le biotype gingival ; aucune différence statistique n'a été observée (p ≥ 0,05) (tableau 2).

Dans la littérature, le lien entre le biotype gingival et la profondeur du sulcus est discuté. En effet, si pour De Rouck et al. [16] et Singh et al. [28], il n'existe aucune relation entre le biotype gingival et la profondeur de sulcus, tel ne semble pas être le cas pour d'autres auteurs qui ont trouvé une association statistiquement significative entre ces deux paramètres [13, 23, 29]. Cela pourrait s'expliquer par la différence de protocole utilisé pour la détermination de la profondeur de sulcus. En effet, dans leurs protocoles, Olsson et Lindhe [13], Müller et al. [23] et Goaslind et al. [29] ont associé, au sondage parodontal, un transformateur différentiel couplé à un oscillateur, ainsi qu'un voltmètre numérique sensible au déplacement de la sonde dans le sulcus. Ce qui rend leurs mesures encore plus précises et fiables.

En tout état de cause, l'importante profondeur moyenne du sulcus (2 mm) des sujets de notre étude autorise les limites intra-sulculaires et un repositionnement apical de la gencive sans compromettre fortement l'espace biologique [30, 31].

Biotype gingival et hauteur de la gencive kératinisée

Les hauteurs moyennes de gencive kératinisée mesurées au niveau des incisives centrales (6,40 mm ± 1,60) et latérales (6,49 mm ± 1,66) ne sont pas statistiquement différentes (p ≥ 0,05). Mais elles sont significativement plus élevées (p = 0,000) que celle mesurée au niveau des canines (5,78 mm ± 1,58) (tableau 3). Comparés aux travaux de Egrefa et al. [32] qui rapportent 4,62 ± 1,02 mm aux incisives centrales, 5,54 ± 1,09 mm pour les incisives latérales et 4,32 ± 1,33 mm au niveau des canines maxillaires, la hauteur de gencive kératinisée est plus importante au niveau des dents des sujets de notre étude. Et, à l'inverse de notre étude, chez Egrefa et al. [32], la hauteur moyenne de gencive kératinisée mesurée au niveau des incisives latérales est significativement plus importante que celle mesurée au niveau des incisives centrales et des canines. Ce qui corrobore les travaux de Rufenacht [33] qui montrent que le feston gingival des incisives latérales est légèrement plus coronaire que celui des incisives centrales et des canines, décrivant une ligne gingivale en forme de « W ». Cette ligne gingivale est moins marquée chez les sujets de notre étude. Et la hauteur de la gencive kératinisée est plus importante chez les sujets de notre étude au biotype gingival épais (IC : 6,58 ± 1,56 mm ; Il = 6,52 ± 1,62 mm ; C = 5,89 ± 1,57 mm) que ceux au biotype fin (IC = 5,32 ± 1,49 mm ; Il = 6,30 ± 1,9 mm ; C = 5,08 ± 1,62 mm) (tableau 4). La différence, statistiquement significative, établit l'existence d'une corrélation entre le biotype gingival et la hauteur de la gencive kératinisée au niveau des incisives centrales (p = 0,000) et les canines maxillaires (p = 0,006). Cette corrélation a été rapportée par plusieurs études antérieures [5, 13, 17, 28, 34].

Biotype gingival et hauteur de la gencive papillaire

La hauteur de la gencive papillaire entre les incisives centrales (4,24 mm) est statistiquement plus élevée que celles mesurées entre les incisives latérales et les canines (3,79 mm), et entre les incisives centrales et les incisives latérales (3,74 mm) (p ≤ 0,05) (tableau 5). En revanche, il n'existe aucune différence significative entre la hauteur de la gencive papillaire inter-incisives centrales-incisives latérales et inter-incisives latérales-canines (p = 0,551). Cette architecture de la gencive papillaire, des incisives centrales aux canines, est conforme aux études de Chiche et Pinault [35] qui ont observé que le feston gingival des canines est situé soit au même niveau soit plus apicalement que celui des incisives centrales ; alors que celui des incisives latérales est plus coronaire.

Ainsi, bien que les différences ne soient pas toujours statistiquement significatives, il apparaît que la hauteur de la gencive papillaire est plus importante dans le biotype gingival fin que dans le biotype gingival épais (tableau 6). Ce constat confirme les conclusions de Joshi et al. [21] et de Bhat et Shetty [27]. Pour ces auteurs, plus la gencive papillaire est haute, plus fin est son biotype. Le biotype fin serait ainsi associé à une papille haute et à une ligne gingivale plus festonnée que le biotype épais, qui présente à décrire une papille basse et plate.

Implications thérapeutiques en prothèse fixée

Le parodonte des sujets de notre étude est caractérisé par un biotype épais avec une hauteur de gencive kératinisée importante, et une papille gingivale relativement haute. Ce type de parodonte présente une aptitude à résister aux agressions inhérentes à la réalisation prothétique fixée. En effet, il autorise la réalisation de toutes les formes de limites cervicales, dans toutes les situations possibles, et est compatible avec tous les procédés d'accès aux limites cervicales et avec toutes les techniques d'empreinte. Il est a priori favorable à une bonne intégration parodontale de la prothèse fixée, à condition de limiter les agressions et de respecter l'espace biologique [36]. Pour les sujets chez lesquels un biotype gingival fin a été identifié, notamment chez les femmes, il est important de souligner que ce biotype est à risque parce qu'il est davantage sujet à la récession gingivale [13, 37]. Ceci est encore plus expressif lorsque la limite cervicale de la restauration prothétique est intra-sulculaire. C'est pourquoi les limites cervicales de types simple dépouille ou congé ÷ rond, préférentiellement en situations supr- ou juxta-gingivales, seront les plus indiquées lorsque le biotype gingival du pilier dentaire est fin.

Enfin, la position des festons gingivaux et les hauteurs de gencive papillaire sont des paramètres importants à prendre en compte par le technicien de laboratoire lors de la réalisation de la fausse gencive, de la découpe gingivale, du dégagement esthétique et prophylactique des embrasures gingivales des prothèses fixées [12].

CONCLUSION

En prothèse fixée dento-portée, l'état des tissus parodontaux constitue un facteur déterminant de la conception, de la réalisation et du succès à plus ou moins long terme de la restauration prothétique. D'où l'importance d'un bon diagnostic parodontal des dents pressenties pour être choisies comme piliers des ancrages prothétiques au seuil du traitement. C'est l'intérêt de la présente étude, qui a montré que la connaissance du biotype gingival et de la hauteur de la gencive kératinisée peut aider le praticien dans la prise des décisions relatives au choix des limites cervicales, aux procédés d'ouverture sulculaire et aux techniques d'empreintes. Par ailleurs, la hauteur des papilles gingivales inter-dentaires ainsi que la forme et la position de la ligne gingivale sont des facteurs pronostiques très importants tant au plan esthétique que prophylactique des restaurations prothétiques fixées.

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Liens d'intérêts

Les auteurs déclarent n'avoir aucun lien d'intérêts concernant cet article.

Auteurs

Delon Müller Pesson - MCU/PH

Aboubacar Binaté - AU/AH

Bi Zaouri Robenson Tra - AU/AH

Dehnty Marc Hervé Oura - DCD

Éric Léon Ekow Didia - MCU/PH

Kouadio Benjamin Djérédou - PU/PH

Département de prothèse et occlusodontie, UFR d'odontostomatologie, université Félix-Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d'Ivoire

Stéphane Viennot - MCU/PH, HDR

Département de prothèses, UFR d'odontologie, université de Lyon

Koffi Alexandre Kouamé - Assistant associé

Bernard Giumelli - PU/PH HDR

Département de prothèses, UFR d'odontologie, université de Nantes