Les cahiers de prothèse n° 187 du 01/09/2019

 

éditorial

Stéphane Viennot  

Rédacteur en chef

Ces deux mots ont-ils encore un sens dans notre profession ? Nos étudiants en odontologie, légitimement inquiets pour leur avenir, nous interrogent de façon récurrente : « L'exercice libéral a-t-il encore un avenir ? Le plafonnement tarifaire de la plupart de nos actes ne va-t-il pas influer sur notre pleine capacité à investir dans une structure libérale ? La multiplicité des centres dentaires et les installations en France de confrères à diplôme européen ne...


Ces deux mots ont-ils encore un sens dans notre profession ? Nos étudiants en odontologie, légitimement inquiets pour leur avenir, nous interrogent de façon récurrente : « L'exercice libéral a-t-il encore un avenir ? Le plafonnement tarifaire de la plupart de nos actes ne va-t-il pas influer sur notre pleine capacité à investir dans une structure libérale ? La multiplicité des centres dentaires et les installations en France de confrères à diplôme européen ne vont-elles pas mettre en péril la viabilité de nos futurs cabinets ? Ne serai-je pas acculé au surtraitement ? L'omnipratique sans implantologie ni orthodontie est-elle synonyme de banqueroute ? » etc. Ces questions doivent être sérieusement prises en considération. Incontestablement, notre métier ne sera plus le même qu'avant, il a déjà commencé à muter sous la pression. Face à cela, quel est notre rôle ? Il passe par la transmission du savoir. Davantage que des bons conseils et des encouragements classiques, il faut donner à nos étudiants de bons exemples, acquis dans le cadre de notre expérience de praticien libéral, et transposés dans un futur qui reste à définir. Que nous soyons enseignant, maître de stage, praticien titulaire de notre cabinet, nous montrons le bon geste, en guidant la réflexion, en hiérarchisant les idées. Mais, au-delà de cette technicité, nous devons accompagner le jeune confrère, l'encourager, et éveiller ses talents, reconnaître et faire grandir « les mains d'or » que la plupart possèdent. En un mot, leur donner confiance par l'exemple, pour qu'ils atteignent la maîtrise de leur travail, en sachant que, toujours, ils seront capables de faire mieux. Pour ceux qui doutent le plus, c'est par l'estime de leur travail qu'ils retrouveront l'estime d'eux-mêmes. Lorsqu'ils auront compris que la peur, la fatigue, l'inquiétude nous ont aussi traversés à d'autres époques et ont fait partie intégrante de notre apprentissage et de la construction du bonheur simple d'aimer notre métier, ils en saisiront tout l'intérêt et le bénéfice. Compétence et capacité de dialogue sont nos armes essentielles pour montrer aux jeunes qu'un exercice libéral garde encore tout son sens. Au sein d'une société matérialiste où tout se banalise, nos jeunes doivent développer l'esprit d'entreprise dans le cadre d'une installation en libéral, en respectant les conseils élémentaires des grands acteurs de notre profession. Ils pourront ainsi se fixer des objectifs personnels et professionnels, et apporter une contribution essentielle : être utiles à la bonne marche de la société en y prenant toute leur part. Osez entreprendre ! C'est la première exigence d'une vie épanouie.