Les cahiers de prothèse n° 181 du 01/03/2018

 

À lire

En odontologie, l'esthétique est devenue le centre de toutes nos préoccupations et de nos objectifs thérapeutiques : les arguments développés en faveur de cette recherche sont nombreux. De manière à répondre à ces objectifs, des règles et des dogmes ont été proposés, rendant toutes nos restaurations esthétiques souvent stéréotypées.

L'ouvrage écrit par Michel Rogé fait, lui, vivre l'esthétique. Son ouvrage se divise en trois parties. La première est consacrée à...


En odontologie, l'esthétique est devenue le centre de toutes nos préoccupations et de nos objectifs thérapeutiques : les arguments développés en faveur de cette recherche sont nombreux. De manière à répondre à ces objectifs, des règles et des dogmes ont été proposés, rendant toutes nos restaurations esthétiques souvent stéréotypées.

L'ouvrage écrit par Michel Rogé fait, lui, vivre l'esthétique. Son ouvrage se divise en trois parties. La première est consacrée à la philosophie, à la genèse, à la compréhension de l'esthétique. Les différentes écoles et les divers courants de pensée sont analysés de manière exhaustive. Le lecteur sera ainsi conduit vers une approche plus vaste de l'esthétique répondant à une phrase d'Antoine Houdart de La Motte « l'ennui naquit un jour de l'uniformité ».

Le titre de la deuxième partie, Apprendre à mieux voir, résume parfaitement ses objectifs. Elle mêle à la fois la physiologie de la vision, l'image mentale et la notion sur la perception esthétique pour aboutir à une mise en pratique à travers une technique de réalisation par addition de cire de simulation, cire à la fois très originale, didactique et dont les résultats sont exceptionnels.

La troisième partie aborde successivement les principes de perception spatiale, des valeurs et repères esthétiques et du naturel. Ces différents éléments sont abordés et analysés de manière théorique et surtout visuelle. Pour cela, les nombreux cas cliniques soutenant les propos sont d'une qualité rare, tant dans leur réalisation que dans leurs illustrations qui réunissent technique et philosophie de l'esthétique. Ils sont tous conçus de manière à répondre aux souhaits de Kant : « le beau esthétique ne réside pas dans l'ordre mais dans l'harmonie ».

En conclusion, la qualité de ce remarquable ouvrage réside dans la présentation des « lois de l'esthétique » avec deux paramètres conceptuels proposés par John Preston « on ne sait ce que l'on voit » et « on ne voit ce que l'on sait ». Cela en fait un ouvrage de référence que tout praticien se doit de connaître.

Analysé par Olivier Hue,
professeur des universités émérite