La santé connectée, un partenaire indispensable de la prévention.
La ministre de la Santé et des Solidarités l'a confirmé lors du conseil des ministres du 30 août : la prévention et la promotion de la santé seront un axe central de la nouvelle stratégie nationale de santé, avec des objectifs portant sur les résultats des précédentes expériences. Avec une espérance de vie parmi les plus longues des pays de l'OCDE, à 82,3 ans contre 80,5 ans en moyenne, la qualité globale de notre système de santé n'est plus à démontrer. Mais l'affirmation de ces performances ne doit pas dissimuler le fléau médical et social actuel qu'est le développement des maladies chroniques. Reflet d'une forme d'échec des politiques de prévention successives face aux comportements à risque, il vient renforcer encore les inégalités de santé.
En 2015, 20 % de la population française était atteinte de maladie chronique dont 60 % des plus de 60 ans. On ne meurt plus de ces maladies « au long cours », lorsqu'elles sont bien traitées sur la durée, car de l'observance médicale du patient dépend en grande partie l'évolution positive ou négative de la maladie, comme le rappelle le Professeur Grimaldi. Le rôle de la prévention reste donc déterminant pour éviter l'apparition de ces maladies chroniques : l'espérance de vie globale augmente mais l'espérance de vie « sans incapacité » stagne et reste médiocre. Rien de plus logique : selon l'Agence régionale de santé (ARS), 98 % des dépenses de santé sont ciblées sur le curatif alors que la prévention ne se voit octroyer que les 2% restant ! Comment stopper cette spirale infernale associant difficultés d'organisation et multiplication des actes au détriment, les soignants l'affirment, d'une certaine qualité ?
La solution réside maintenant dans le domaine de la santé numérique connectée, ou e-santé, qui sera un partenaire indispensable. Sous couvert de contrôle des risques et de protection des données, elle permettra l'accès à des éléments d'information, de suivi et de recueil de données médicales jusqu'ici inégalés. Leviers inédits et puissants pour responsabiliser les populations, elle sera à l'origine d'une modification des approches de prévention et de la mise en œuvre de thérapeutiques plus réactives et individualisées. En odontologie prothétique, il est bien établi qu'une prévention réussie passe par une prophylaxie adaptée et contrôlée qui garantit la pérennité de nos restaurations.
Notre cible no 1 reste la prophylaxie interdentaire individualisée trop peu développée. Mal conduite ou inexistante, elle peut être à l'origine de maladies parodontales de type sévère qui peuvent être impliquées comme des cofacteurs de pathologies générales parmi les plus graves. L'aide précieuse de la santé connectée à cette prophylaxie, notamment interdentaire, ne serait-elle pas un fort levier pour maintenir un état de « bonne santé » donc de qualité de vie des populations dans le temps, impliquant à la fois réduction des dépenses de soins et renouveau de notre système de santé ?... Science-fiction ou avenir proche ?