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La collection « Guide clinique » propose un nouvel ouvrage qui traite de la CFAO en odontologie.
Les Dr Descamp et Fages, maîtres de conférences respectivement à l'université de Lille et celle de Montpellier, s'intéressent à un concept très largement utilisé en odontologie, qui repose sur des années de recherche et de développement, pour proposer aujourd'hui des outils performants permettant des traitements de qualité, peu invasifs et en un temps réduit. La lecture de...
La collection « Guide clinique » propose un nouvel ouvrage qui traite de la CFAO en odontologie.
Les Dr Descamp et Fages, maîtres de conférences respectivement à l'université de Lille et celle de Montpellier, s'intéressent à un concept très largement utilisé en odontologie, qui repose sur des années de recherche et de développement, pour proposer aujourd'hui des outils performants permettant des traitements de qualité, peu invasifs et en un temps réduit. La lecture de ce livre s'ouvre sur une préface du brillant Pr François Duret, considéré comme l'inventeur de la CFAO dentaire. L'ouvrage s'articule autour de cinq grandes parties.
La première vient définir les notions de conception assistée par ordinateur (CAO) et de fabrication assistée par ordinateur (FAO), rassemblées sous le sigle CFAO (en anglais CAD-CAM pour computer-aided design/computer-aided manufacturing). Puis, à travers quelques faits historiques, elle retrace le développement de la CFAO avec d'abord les notions de dessins techniques, notamment dans l'architecture, puis l'apparition de la CFAO dans l'industrie, en particulier automobile, suivie dans les années 1970 par les premiers travaux sur la CFAO dentaire avec son évolution depuis la première démonstration à l'ADF en 1985 par F. Duret, pour devenir aujourd'hui un sujet faisant l'objet de nombreuses publications et congrès. Au fil des pages, les auteurs mentionnent les dates-clés ainsi que les noms des praticiens et chercheurs ayant marqué l'évolution de la CFAO dentaire.
La deuxième partie vise à définir le concept d'empreinte optique, en rappelant certaines notions de physique. Les nombreuses illustrations apportent ici une aide précieuse à la compréhension. Sont ensuite déclinés les avantages et inconvénients de l'empreinte optique.
Les deux parties qui suivent exposent les moyens de conception (CAO) puis de fabrication (FAO) assistées par ordinateur. L'étape de CAO peut aujourd'hui être réalisée soit par le prothésiste soit par le praticien lui-même, grâce à des logiciels qui proposent une morphologie dentaire en fonction de l'empreinte, qui pourra ensuite être modifiée manuellement (points de contact, anatomie occlusale, etc.) Comme le notent les auteurs, le prothésiste ou le chirurgien-dentiste acquiert alors une nouvelle compétence de technicien hautement qualifié pour la conception numérique des pièces prothétiques.
Cette étape débouche sur la FAO. La fabrication peut, elle aussi, être réalisée au laboratoire ou bien directement au cabinet, grâce à des systèmes qualifiés de « chairside ». Les auteurs présentent ici les différents matériaux qu'il est possible d'usiner au cabinet en fonction du type de restauration désiré.
Enfin, la dernière partie, intitulée « Applications et systèmes », expose dans un premier temps les applications de la CFAO dentaire en prothèse conjointe ou amovible, en implantologie ou encore en ODF. Puis sont présentés les différents systèmes aujourd'hui disponibles sur le marché avec leurs applications cliniques respectives. Comme le soulignent les auteurs, les systèmes de CFAO connaissent une évolution extrêmement rapide, liée aux avancées du numérique, qui imposera de probables mises à jour de cette partie.
Finalement, cet ouvrage permettra au clinicien de faire un choix plus éclairé face à la multiplication des systèmes de CFAO dentaire. L'amélioration des performances laisse imaginer l'arrivée future d'outils de plus en plus légers et ergonomiques. Même si l'œil et la main du praticien et du prothésiste ne peuvent être remplacés, la part du numérique dans nos thérapeutiques tend à augmenter pour des protocoles qui s'inscrivent de plus en plus dans le « digital workflow ».
ANALYSÉ PAR VICTOR-EMMANUEL CAMPILLO