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Le bruxisme tout simplement est un ouvrage récemment paru, sous la direction des Dr Gérard Duminil et Jean-Daniel Orthlieb, auquel ont participé plusieurs intervenants internationaux. Il traite d'un sujet fréquemment rencontré dans la pratique du chirurgien-dentiste, souvent à l'origine d'inquiétude pour le patient mais aussi pour le praticien notamment en matière de pérennité des restaurations prothétiques. Le bruxisme y est défini comme une fonction. L'appareil...
Le bruxisme tout simplement est un ouvrage récemment paru, sous la direction des Dr Gérard Duminil et Jean-Daniel Orthlieb, auquel ont participé plusieurs intervenants internationaux. Il traite d'un sujet fréquemment rencontré dans la pratique du chirurgien-dentiste, souvent à l'origine d'inquiétude pour le patient mais aussi pour le praticien notamment en matière de pérennité des restaurations prothétiques. Le bruxisme y est défini comme une fonction. L'appareil manducateur doit être considéré comme une soupape de décharge du stress, fonctionnant en harmonie avec les structures nerveuses impliquées dans les émotions. Les auteurs proposent une vision médicale large du bruxisme, en ne se focalisant pas uniquement sur l'une de ses conséquences qu'est l'usure dentaire.
Cet ouvrage s'articule autour de trois grandes parties : « Comprendre », « Identifier » et « Prendre en charge ».
« Comprendre » débute par la définition des notions de bruxisme d'éveil et bruxisme de sommeil, ainsi que les différents types d'affrontements dentaires (serrement, grincement, tapotement, balancement) qu'il est indispensable que le lecteur connaisse. Sont ensuite décrites, au travers d'une revue de la littérature scientifique, les relations entre les mécanismes biochimiques impliqués dans la réponse au stress et l'appareil manducateur, étroitement lié au système limbique, système impliqué dans les émotions. Ainsi, la médecine du stress et l'occlusodontie doivent être liées pour la compréhension du bruxisme et sa prise en charge. Ce dernier doit être considéré comme un phénomène physiologique. Il ne doit pas nécessairement être supprimé mais traité dans sa composante agressive. Il est impliqué dans plusieurs pathologies orales telles que les pathologies parodontales, les pertes de tissu dur par attrition ou abfraction ou encore les troubles articulaires de l'articulation temporo-mandibulaire.
« Identifier », aborde l'identification du « bruxeur » grâce à un faisceau d'éléments cliniques permettant le diagnostic de bruxisme. Il est nécessaire de distinguer l'usure du bruxisme des autres types d'usures (érosion, abrasion, attrition et abfraction), que les auteurs rappellent à plusieurs reprises en soulignant que la présence d'usure ne doit pas rendre systématique le diagnostic de bruxisme. Sont décrites dans cette partie les différentes répercussions du bruxisme : sur le parodonte, sur les dents ainsi que sur la dimension verticale. Un chapitre particulièrement intéressant est consacré à la cartographie des facettes d'usure sur la canine maxillaire.
Enfin, la « prise en charge » du bruxisme ne correspond pas uniquement à la correction des lésions qu'il engendre. Comme le soulignent les auteurs, le bruxisme ne doit pas être considéré comme une fatalité. Il peut être corrigé, en particulier par le développement de prises en charge cognitivo-comportementales (PECC). Le patient doit être éduqué sur le bruxisme et participer activement à son traitement. Dans cette dernière partie de l'ouvrage, les auteurs décrivent les différentes solutions prothétiques, des restaurations mini-invasives aux restaurations occlusales de grande étendue, en terminant par le cas de la prothèse implanto-portée puis de la prothèse amovible complète chez le patient bruxeur.
Finalement cet ouvrage permettra au chirurgien-dentiste d'aborder le patient « bruxeur » avec sérénité, en n'envisageant pas la gouttière occlusale comme seule thérapeutique mais en tentant de comprendre ce phénomène afin de mettre en place une stratégie thérapeutique adaptée à chaque cas.
Analysé par Victor-Emmanuel Campillo