synthèses
En implantologie, les procédures de stérilisation et d'asepsie ont toujours été importantes dans les phases chirurgicales et sont un élément essentiel des bons résultats obtenus initialement et à long terme. La contamination de l'interface implant/pilier est un élément qui a été incriminé dans le développement d'inflammations péri-implantaires. Les piliers en titane qui sont retouchés au laboratoire de prothèses sont pollués. Leur nettoyage et leur...
En implantologie, les procédures de stérilisation et d'asepsie ont toujours été importantes dans les phases chirurgicales et sont un élément essentiel des bons résultats obtenus initialement et à long terme. La contamination de l'interface implant/pilier est un élément qui a été incriminé dans le développement d'inflammations péri-implantaires. Les piliers en titane qui sont retouchés au laboratoire de prothèses sont pollués. Leur nettoyage et leur décontamination sont indispensables avant la mise en bouche. Cette étude in vitro a pour but de comparer l'efficacité d'un traitement par ultrasons (3 bains à 60 oC de 10 minutes, l'un antibactérien, l'autre d'acétone et le dernier d'alcool) ou par plasma argon (12 minutes à 1 MPa) par rapport au traitement témoin par vapeur, sur un échantillon de 30 piliers retouchés au laboratoire et répartis de façon aléatoire dans les 3 groupes. Cette étude a mis en évidence l'efficacité des deux traitements tests dans la décontamination des piliers. Il faudrait ensuite une corrélation in vivo avec étude comparative, mais cela suppose de grands échantillons.
Les piliers en titane après personnalisation au laboratoire de prothèses sont contaminés par des débris de 2 à 4 μm sur la surface externe et sur la surface de connexion avec l'implant. Ces éléments sont susceptibles de provoquer une résorption osseuse et de diminuer la précision d'adaptation. Néanmoins, il existe peu d'études qui concernent les protocoles de nettoyage des piliers après personnalisation au laboratoire. Les techniques de nettoyage classiquement utilisées dans l'industrie dentaire, par ultrasons ou par plasma argon, peuvent être utilisées dans ces procédures. Les ultrasons utilisent une onde sonore de haute fréquence pour agir au sein d'un support aqueux ou organique et agissent mécaniquement sur les contaminants adhérents à la surface. Les traitements par plasma agissent à haute température et pression ambiante ou à basse température avec gaz ionisé sous pression de 13 à 265 Pa. Le but de cette étude est de quantifier les pollutions et contaminations bactériennes sur des piliers en titane personnalisés au laboratoire et qui ont subi des traitements de nettoyage par ultrasons ou par plasma argon.
Pour cette étude in vitro, 30 piliers en titane de grade 5, avec connexion interne hexagonale de 5 mm de diamètre, ont été utilisés. Les modifications des piliers ont été réalisées classiquement avec des fraises et des polissoirs. Après préparation, les piliers ont été répartis de façon aléatoire en 3 groupes de 10. Dans le groupe témoin, les 10 piliers ont été passés à la vapeur pendant 5 secondes à une pression de 4 MPa. Pour le deuxième groupe, les 10 piliers ont subi un nettoyage ultrasonore avec immersion successive de 10 minutes dans 3 bains à 60 oC (un antibactérien, de l'acétone et de l'alcool éthylique). Le troisième groupe de 10 piliers a subi un traitement au plasma argon pendant 12 minutes à 1 MPa. L'évaluation des contaminations a été réalisée avec un microscope électronique (Tescan, modèle VEGA) et la caractérisation chimique des pollutions a été réalisée à l'aide d'un spectroscope à rayons X (EDAX Genesis 2000).
L'analyse des images grossies 50 fois a été réalisée à l'aide des logiciels Adobe Illustrator et Autocad 2006. La croissance bactérienne a été évaluée de deux façons, spectrophotométrie et protocole Gram-stain pour les proportions relatives de bactéries à Gram positif et à Gram négatif. Les analyses statistiques ont complété l'étude.
Cette étude in vitro confirme la présence de pollution de la surface du pilier et de la connexion après les procédures d'usinage au laboratoire et de décontamination par la vapeur. Des microparticules de lubrifiant mélangées au titane (C : 60 %, O : 10 %, Ti : 20 %) sont retrouvées. La majorité des bactéries retrouvées sont à Gram positif (staphylocoques et streptocoques). Dans les groupes tests, que ce soit par ultrasons ou par plasma Argon, on ne retrouve pas de trace de pollution ni de bactérie. Il n'y a pas de différence statistiquement significative entre ces deux groupes tests.
Ce test in vitro ne permet pas de mettre en évidence la présence de bactéries anaérobies. L'intérêt pour les procédures de décontamination des éléments travaillés au laboratoire de prothèses est évident. Pour une application en cabinet dentaire, l'utilisation des ultrasons est peut-être plus simple et peut être couplée à un passage en autoclave.