Les cahiers de prothèse n° 160 du 01/12/2012

 

revue de presse

O. Etienne*   J.-C. Schoeffler**  

Objectifs et hypothèses

Le but de cette étude in vitro est d’évaluer l’usure des pièces prothétiques implantaires soumises à des sollicitations mécaniques cycliques. Une comparaison est effectuée entre des assemblages avec pilier en zircone ou en titane. L’hypothèse formulée est que le pilier en zircone entraîne plus d’usure que celui en titane.

Matériels et méthodes

L’étude est menée sur des implants CAMLOG®. Trois modèles avec pilier...


Objectifs et hypothèses

Le but de cette étude in vitro est d’évaluer l’usure des pièces prothétiques implantaires soumises à des sollicitations mécaniques cycliques. Une comparaison est effectuée entre des assemblages avec pilier en zircone ou en titane. L’hypothèse formulée est que le pilier en zircone entraîne plus d’usure que celui en titane.

Matériels et méthodes

L’étude est menée sur des implants CAMLOG®. Trois modèles avec pilier en zircone et trois autres avec pilier en titane sont testés. La connectique de ces implants est de type interne, flat-to-flat. Les auteurs observent les cannelures d’emboîtement en microscopie électronique à balayage (MEB), avant la mise en charge cyclique puis après. De même, ils réalisent un examen de type microscanner (Metrotom 1500, Zeiss) avant et après les cycles d’usure afin de comparer les deux enregistrements tridimensionnels par soustraction de volumes (VGStudio MAX 2.1, Volume Graphics) et d’en déterminer la différence due à l’usure. Une force de 100 N est appliquée durant 1,2 million de cycles sur le pilier implantaire.

Résultats

Les images de MEB confirment la présence de traces d’usure plus importantes dans les assemblages titane-zircone. Les mesures obtenues par soustraction des volumes tridimensionnels avant et après étude permettent aux auteurs de quantifier cette perte de matière au niveau de la cannelure ayant subi la charge maximale. L’usure maximale observée était de 10,2 µm avec un des piliers en zircone contre 0,7 µm pour un des piliers en titane. À partir des six assemblages testés, les auteurs concluent que les différences observées sont statistiquement significatives.

Conclusion

Le titane du col implantaire a présenté plus d’usure sur les assemblages à pilier en zircone que sur ceux à pilier en titane. Si l’impact clinique n’est pas évalué dans cette étude, il est probable que l’usure de la connectique entraîne des complications prothétiques à terme.

Commentaires

L’étude publiée est de petite ampleur dans le nombre d’échantillons testés et la méthode d’imagerie utilisée prête à quelques questions, notamment sur la résolution initiale du microscan CT par rapport aux valeurs des observations rapportées. Elle a toutefois le mérite de mettre en avant cette problématique clinique qui manque encore de repères scientifiques. Il serait judicieux d’étudier l’impact de la forme de connectique (cône morse ou plate ; interne ou externe) sur l’usure. De plus, un des paramètres initiaux très important, la qualité de l’ajustage initial, doit impérativement être évalué avant une telle étude car il conditionne fortement l’ampleur de l’usure finale : plus l’emboîtement est précis, moins il s’use.