Les cahiers de prothèse n° 157 du 01/03/2012

 

synthèses

Éric Robbiani  

Pourquoi ?

Les augmentations osseuses sont souvent nécessaires afin de permettre une mise en place optimale des implants. L’os autogène est considéré comme l’étalon pour la correction prévisible des défauts osseux sévères des crêtes. À la différence des matériaux particulés qui requièrent d’autres matériaux (membrane…), les blocs en onlay ont une capacité intrinsèque à supporter les tissus mous. Les limites de la taille des sites donneurs...


Pourquoi ?

Les augmentations osseuses sont souvent nécessaires afin de permettre une mise en place optimale des implants. L’os autogène est considéré comme l’étalon pour la correction prévisible des défauts osseux sévères des crêtes. À la différence des matériaux particulés qui requièrent d’autres matériaux (membrane…), les blocs en onlay ont une capacité intrinsèque à supporter les tissus mous. Les limites de la taille des sites donneurs intra-buccaux et la morbidité de l’intervention (paresthésies…) réduisent les préconisations du praticien et l’acceptation du patient. L’utilisation de blocs allogéniques permet de pallier ces inconvénients et donne la possibilité de choisir la taille et la composition souhaitée. L’os allogénique traité possède un faible risque de transmission de maladie ou de potentiel immunogénique, mais l’efficacité et la prévisibilité de ces greffes d’onlay ne sont pas clairement établies. Cette revue de synthèse étudie la question suivante : « Quelle est l’efficacité clinique et la prévisibilité des blocs osseux allogéniques dans la correction des défauts de crêtes osseuses avant la mise en place d’implants dentaires chez l’homme ? » Les critères d’évaluation retenus sont l’incorporation de la greffe, l’augmentation osseuse obtenue et la survie à long terme des implants.

Comment ?

Une recherche informatique a été menée dans Medline et Embase entre 1950 et 2008. Seules les études humaines anglophones ont été recherchées. Les mots clés utilisés sont détaillés. Une recherche manuelle a complété la précédente dans 7 revues principales. Les études avec de l’os congelé ont été exclues. Enfin, les données extraites des études comportaient des informations sur le gain ou la perte osseuse vertical ou horizontal, les complications de la greffe, le taux d’échec et le taux de survie implantaire.

Et alors ?

La recherche informatique a fourni 971 références pour Medline et 836 pour Embase. Parmi ces références, seules 35 ont été retenues comme pouvant correspondre aux critères de recherche. Seules 9 études ont été retenues après exclusion de 26 pour les raisons suivantes : modèle animal, allogreffe fraîche congelée, os autogène, xénogreffe, rapport technique. Dans les 9 publications retenues, il y avait 2 rapports de cas, 6 séries de cas et 1 étude prospective multicentrique de séries de cas. Les cas décrits dans les études différaient sensiblement sur la sélection des cas, les traitements réalisés et la fin du suivi. Au total, 124 blocs ont été greffés sur 110 patients. La plupart des défauts traités étaient antérieurs (79,8 %), 58 cas maxillaires et 41 mandibulaires.

Les blocs osseux étaient tous immobilisés avec des vis et la plupart recouverts avec des particules (67 %) et une membrane (80,7 %). Un taux d’échec de 8,5 % est rapporté dans une série de 82 cas.

À RETENIR :

Pour pouvoir remplacer des dents absentes par des implants, il faut que ceux-ci soient ancrés dans de l’os. Lorsque ce dernier manque ou est présent en quantité insuffisante, le recours à des greffes osseuses est souvent une solution. Le matériau de greffe étalon est l’os autogène. Mais le volume limité disponible en intra-buccal et la morbidité des prélèvements indiquent parfois l’utilisation de matériaux synthétiques, d’allogreffes ou de xénogreffes. Cette étude a pour but par une revue de synthèse de la littérature de tenter de déterminer l’efficacité clinique et la prévisibilité de l’utilisation de blocs d’os allogènes dans la correction de défauts des crêtes osseuses avant la mise en place d’implants dentaires. Les recherches informatiques et manuelles ont conduit à retenir seulement 9 études qui sont essentiellement des séries de cas cliniques. Un total de 124 greffes a été réalisé chez 110 patients. La faible qualité des études disponibles ne permet pas de déterminer l’efficacité de cette option thérapeutique pour l’augmentation de volume des crêtes avant mise en place d’implants.

Les études retenues sont de faible puissance pour pouvoir déterminer l’efficacité de cette option thérapeutique pour l’incorporation du greffon, l’augmentation de volume de crête et le taux de survie des implants dans cet os greffé.