hommage
Michel Degrange est mort brutalement le vendredi 9 avril 2010 à l’âge de 64 ans.
Sa disparition laisse sa famille, ses amis et ses collaborateurs avec une peine immense exprimée de façon très émouvante lors de derniers adieux à l’église de Nogent-sur-Marne ou au cimetière de Fontenay-sous-Bois.
Michel Degrange était un praticien, un enseignant, un chercheur et un conférencier internationalement reconnu. Tous ceux qui ont un jour croisé sa route se souviennent de...
Michel Degrange est mort brutalement le vendredi 9 avril 2010 à l’âge de 64 ans.
Sa disparition laisse sa famille, ses amis et ses collaborateurs avec une peine immense exprimée de façon très émouvante lors de derniers adieux à l’église de Nogent-sur-Marne ou au cimetière de Fontenay-sous-Bois.
Michel Degrange était un praticien, un enseignant, un chercheur et un conférencier internationalement reconnu. Tous ceux qui ont un jour croisé sa route se souviennent de son enthousiasme communicatif et de son activité incessante.
Il fut clinicien libéral jusqu’en 1997 avant de devenir enseignant à temps plein. Son expérience au fauteuil lui servit aussi de guide dans ses recherches au cours desquelles il fallait toujours tenter de répondre à un problème qui se posait en clinique.
Directeur de l’Unité de recherches biomatériaux innovants et interfaces, il était particulièrement fier de l’identifiant « équipe d’accueil » (EA 4462), obtenu par son équipe à la suite de l’évaluation réalisée par l’AERES en 2009. Depuis plus de 25 ans, il avait su fédérer autour de lui au laboratoire nombre de jeunes praticiens qu’il appelait « bébé dentistes », à qui il demandait beaucoup, mais à qui il rendait aussi énormément. Nombre d’entre eux aujourd’hui se sentent orphelins et pleurent leur mentor. Le rapprochement avec le laboratoire de biomatériaux et polymères de spécialité de Paris 13 (LBPS) était un nouveau projet en cours pour Michel Degrange.
Enseignant hors pair, conférencier international, dispensateur de savoir, fondateur de nombreuses associations d’enseignement postuniversitaire, Michel Degrange était un formateur dans le sens noble du terme. Il ne cherchait pas à imposer un format de pensée, mais poursuivait le but de donner les outils de développement de facultés intellectuelles et d’aptitudes pour améliorer les pratiques professionnelles. Dans cet esprit, les « batailles de l’adhésion » qu’il avait initiées il y a 10 ans, permettaient de dégager des règles simples de mise en œuvre pour optimiser la qualité du collage en pratique quotidienne. La création en 1999 avec Jean-François Roulet du Journal of Adhesive Dentistry s’inscrivait dans cette volonté de promouvoir les techniques adhésives et de préservation tissulaire.
Michel Degrange était aussi un des membres fondateurs des Cahiers de Prothèse. En effet, en 1973, alors qu’il était encore assistant à la faculté de chirurgie dentaire de Montrouge, il était devenu rédacteur de cette revue qui se créait avec Christian Knellessen et Claude Labouze. Dans le comité de rédaction de ce premier numéro se trouvaient, entre autres, Raymond Leibowitch (un de ses maîtres) et Gérald Burdairon (qu’il nommait respectueusement « Patron »). L’article qu’il publia dans ce numéro 1 était la première partie d’une rubrique « Fiches techniques » qui avait pour « but de vous aider dans le choix et l’utilisation de matériels et matériaux couramment utilisés en prothèse, et ce, le plus clairement possible, sans entrer dans des considérations trop technologiques, le plus souvent à l’aide de schémas et de tableaux comparatifs ». Cette volonté d’apporter à ses confrères des notions compréhensibles et applicables dans leur exercice quotidien a toujours été claire chez Michel Degrange.
C’est aussi pour cela qu’il nous manque déjà.