revue de presse
Olivier Etienne* Jean-Claude Schoeffler**
La reconstitution des dents traitées endodontiquement à l’aide de matériaux composites devient de plus en plus populaire. L’objectif de l’article est de donner un aperçu clinique et un fil conducteur pour la réalisation de ce type de reconstitution foulée associée à un tenon en titane ou en résine renforcée par des fibres de verre.
Le postulat de base repose sur l’idée que l’emploi de matériaux avec un module...
La reconstitution des dents traitées endodontiquement à l’aide de matériaux composites devient de plus en plus populaire. L’objectif de l’article est de donner un aperçu clinique et un fil conducteur pour la réalisation de ce type de reconstitution foulée associée à un tenon en titane ou en résine renforcée par des fibres de verre.
Le postulat de base repose sur l’idée que l’emploi de matériaux avec un module d’élasticité proche de celui de la dentine serait préférable. En effet, cette propriété permettrait une certaine flexibilité assurant une meilleure répartition des contraintes entre le tenon et la dentine environnante. Cependant, à l’heure actuelle, on considère que cette diminution des contraintes se fait au détriment de la charge maximale supportée par la reconstitution. Autrement dit, le choix se fait entre :
1. une reconstitution métallique, supportant de fortes contraintes, mais qui, lorsqu’elles sont trop importantes, se traduisent par des fractures radiculaires le plus souvent irrécupérables ;
2. une reconstitution en résine à tenon fibré, qui se fracturera avant la fracture radiculaire.
Concernant le collage intraradiculaire, il est présenté comme assurant une meilleure étanchéité marginale, une meilleure rétention en cas de tenons courts et une diminution des contraintes au niveau des interfaces. Toutefois, les effets bénéfiques du conditionnement de la dentine radiculaire diminuent fortement du collet à l’apex. En effet, la mise en œuvre des techniques adhésives est de plus en plus délicate à mesure que l’on progresse dans la lumière canalaire étroite où le contrôle visuel est impossible. De plus, la rétraction de polymérisation des composites de collage est incontrôlable, ce d’autant plus que la cavité canalaire et le tenon sont discordants. Ces limites techniques conduisent certains auteurs à douter des techniques adhésives intracanalaires malgré la publication d’études présentant de bons résultats.
L’auteur expose les résultats d’une étude in vitro de résistance à la flexion, sur des échantillons ayant subi une simulation de 1,2 million de cycles masticatoires et 10 000 cycles thermiques. Les résultats montrent que :
– une préparation périphérique avec une hauteur de dentine coronaire résiduelle de 1,5 à 2 mm assurant un cerclage permet d’obtenir les meilleurs résultats ;
– les dents avec des parois résiduelles d’une épaisseur inférieure à 1 mm et sans cerclage périphérique semblent ne pouvoir être conservées, car trop fragiles ;
– le type d’assemblage (collage/scellement) entre la reconstitution et la couronne n’influence pas significativement la résistance de la dent restaurée. Seules les couronnes vitrocéramiques voient leur résistance fortement améliorées grâce au collage.
Dans la suite de l’article, une étude clinique personnelle de l’auteur sur les restaurations corono-radiculaires collées montre un risque d’échec 3 fois supérieur pour le groupe incisivo-canin par rapport au groupe prémolaire-molaire. L’observation à 70 mois de la courbe de Kaplan-Meier donne des taux de survie de 50 % pour les incisives/canines et de 80 % pour les prémolaires/molaires. De plus, une restauration unitaire présente un risque d’échec 2 fois supérieur à une restauration comprise dans une construction plurale.
L’auteur énonce les critères favorisant le succès clinique :
– le critère le plus important est le cerclage périphérique dentinaire de 2 mm ;
– dans ces conditions, l’usage de tenons métalliques ou non peut donner de bons résultats cliniques ;
– les résines renforcées par des fibres de verre ne corrodant pas, étant esthétiquement satisfaisantes, se préparant facilement et permettant une réintervention facile, sont dès lors une option clinique souhaitable ;
– les reconstitutions doivent être collées et de ce fait, la pose de la digue est indispensable ;
– le groupe incisivo-canin, en particulier en cas de restauration unitaire, peut être considéré comme une situation à haut risque pour ce type de restauration adhésive.
Cet article, dont le titre se veut une revue complète sur un sujet délicat et très tendance, se révèle un peu limité et étayé par des références bibliographiques mélangées à des études personnelles dont les détails ne sont pas très clairement exposés. Cependant, les grandes tendances internationales se retrouvent : l’importance de l’effet férule (cerclage), particulièrement dans les zones antérieures où l’attrait esthétique de ce type de reconstitution est pourtant très intéressant.