Les cahiers de prothèse n° 149 du 01/03/2010

 

bibliographie

Michel Arnaud  

Cinq auteurs et 5 chapitres pour décrire, en ce début du XXIe, les fondements de la prothèse céramo-céramique et les techniques de mise en œuvre de ce qui remplit déjà l’essentiel du cahier des charges de la prothèse dentaire moderne fixée.

Si l’intérêt des prothèses céramiques non métalliques n’est plus à démontrer pour des raisons de biocompatibilité et d’esthétique depuis les céramiques alumineuses, il n’y a que peu de temps que la prothèse...


Cinq auteurs et 5 chapitres pour décrire, en ce début du XXIe, les fondements de la prothèse céramo-céramique et les techniques de mise en œuvre de ce qui remplit déjà l’essentiel du cahier des charges de la prothèse dentaire moderne fixée.

Si l’intérêt des prothèses céramiques non métalliques n’est plus à démontrer pour des raisons de biocompatibilité et d’esthétique depuis les céramiques alumineuses, il n’y a que peu de temps que la prothèse zircone et céramique à armature zircone permet enfin des réalisations fixées de grande étendue.

De nouveaux protocoles de travail doivent être établis pour ces nouveaux matériaux, et notamment en matière de contrôle et de vérification des modèles et de l’occlusion. Ces aspects auraient mérité d’être détaillés.

Si François Duret a établi, il y a maintenant plus de 30 ans, tous les principes de la CFAO appliqués à la dentisterie, de l’empreinte optique à la conception (CAD) et la technique d’usinage (CAM), les applications pratiques sont très récentes. En effet, dans le monde industriel, la CFAO est utilisée pour la fabrication en grande série ; en dentisterie, on y a recours que pour la réalisation de pièces uniques.

On assiste aujourd’hui à une explosion des systèmes avec des logiciels de conception de plus en plus conviviaux. Si dans l’ouvrage un panel assez complet des systèmes actuellement commercialisés est présenté, on aurait souhaité une classification des différents systèmes sur leur mode de fonctionnement, par exemple fraisage in lab ou non, systèmes de CAO ouverts ou non. L’étude comparative des différents systèmes aurait eu un réel intérêt d’autant plus que le passage du monde manuel au monde numérique n’est pas chose aisée. Jusqu’à il y a peu, on n’a utilisé le système que partiellement en scannant des modèles en cire ou en résine. Il ne sera pas facile pour le prothésiste de faire des choix, car l’aspect financier n’est pas abordé.

Aujourd’hui, on a trop facilement tendance à assimiler le travail de la zircone à la CFAO. C’est peut-être oublier un peu vite les techniques de conception et de fraisage entièrement manuelles. Par exemple, le pantographe (type Zirkographe de Zirkonzahn) bien que cité dans l’ouvrage n’a pas sa place dans le chapitre CFAO. Un chapitre supplémentaire eût été utile pour décrire plus complètement ces systèmes, et ce d’autant plus que c’est avec ces systèmes que nous avons pu réaliser des bridges complets transvissées sur implant dès les années 2005-2006.

Ces systèmes sont de conception simple, indépendants de l’informatique et donc moins onéreux même s’ils demandent un investissement humain extrêmement important et si leur productivité est certainement moins importante.

En ce qui concerne l’avenir, si cliniquement la zircone donne satisfaction à condition de respecter des protocoles stricts, des essais mécaniques en laboratoire devraient permettre de mieux comprendre le comportement de ces matériaux et d’améliorer leurs qualités mécaniques et optiques ainsi que de mieux comprendre la liaison céramique-zircone.

Enfin, les techniques et les protocoles 100 % zircone type « prettau » auraient pu être décrits dans cet ouvrage.

Le chapitre sur le scellement et collage des céramiques et collage haute résistance est extrêmement complet.

Si cet ouvrage ne donne pas toutes les réponses pour celui qui voudrait s’initier à la prothèse toute céramique et CFAO, il a le mérite de décrire le principe de ces techniques ainsi que les technologies disponibles pour leur mise en œuvre.