ORTHODONTIE ET PROTHÈSE
Claire PERNIER* Lise DAVIET** Romain DUVERT*** Stéphane VIENNOT****
*MCU-PH
Spécialiste qualifiée en ODF
Faculté d’Odontologie de Lyon
**Interne DES d’ODF
Lyon
***Interne DES d’ODF
Lyon
****MCU-PH
Faculté d’Odontologie de Lyon
Lors d’une restauration prothétique, le praticien peut être confronté à des malpositions dentaires qui réduisent l’espace nécessaire pour réaliser la prothèse ou contrarient la fonction occlusale et/ou l’esthétique. Trois options s’offrent à lui :
• La solution prothétique isolée : rapide mais invasive, elle peut compromettre la vitalité des dents concernées, voire leur conservation.
• Le traitement orthodontique conventionnel, intéressant la...
Lors d’une restauration prothétique, le praticien peut être confronté à des malpositions dentaires qui réduisent l’espace nécessaire pour réaliser la prothèse ou contrarient la fonction occlusale et/ou l’esthétique. Trois options s’offrent à lui :
• La solution prothétique isolée : rapide mais invasive, elle peut compromettre la vitalité des dents concernées, voire leur conservation.
• Le traitement orthodontique conventionnel, intéressant la totalité des deux arcades et visant à corriger l’ensemble des malpositions : idéal, il nécessite un temps de traitement long et parfois disproportionné au regard de la demande du patient.
• Le traitement orthodontique local, prenant en charge uniquement les malpositions dentaires qui s’opposent à une réhabilitation prothétique optimale. Le recours à cette solution s’est développé avec l’essor et la démocratisation des ancrages osseux, telles les mini-vis. Ce sont des dispositifs métalliques temporaires, le plus souvent trans-gingivaux, à usage orthodontique ou orthopédique, fixés dans l’os alvéolaire ou basal, mais non ostéo-intégrés. Ils permettent un ancrage osseux intrabuccal, extra-dentaire, direct (la force motrice développée par un ressort, une chaînette ou un élastique, s’exerce directement sur la mini-vis) ou indirect (la force motrice s’exerce sur une dent dont la valeur d’ancrage est renforcée par sa solidarisation à la mini-vis).
Dans une méta-analyse de 2011, Papadopoulos conclut que les mini-vis diminuent significativement la perte d’ancrage, avec un taux de succès de 87,7 %.
Quand l’occlusion du patient est acceptable, l’ancrage osseux permet d’appareiller seulement les dents qui s’opposent à la réhabilitation prothétique. Cela limite les effets iatrogènes propres aux traitements orthodontiques (résorptions radiculaires, leucomes…) et ménage les dents fragiles (racines courtes, parodonte réduit…).
Les objectifs étant limités, le coût et la durée d’un traitement orthodontique local sont moindres (en moyenne, 3 à 12 mois). Dans le cadre d’une réhabilitation implantaire, la pose de l’implant peut même parfois s’envisager pendant le traitement orthodontique local.
En renforçant efficacement l’ancrage naturel, la mini-vis rend possible ou simplifie certains mouvements dentaires.
Contrairement à l’orthodontie conventionnelle, ces dispositifs permettent de se passer de la coopération du patient dans l’activation du système et de maîtriser la durée du traitement. Une excellente hygiène et un respect de la mini-vis restent indispensables.
• L’ingression, afin de normaliser le plan d’occlusion et les courbes de compensation et de rétablir une hauteur coronaire correcte de l’antagoniste.
• La mésialisation et la distalisation, afin d’ouvrir des espaces adéquats pour les réhabilitations prothétiques implantaires ou conventionnelles (fig. 1 à 6).
• Le redressement d’axe molaire, pour une transmission des forces occlusales selon le grand axe des dents (fig. 7 à 10).
• La correction d’articulé croisé, pour une harmonisation des guidages.
• L’égression, pour le respect de la distance biologique ou l’alignement des collets.
• La mise en place de dents incluses.
• La correction de défauts osseux.