Paul Mattout, rédacteur en chef

Voilà prés de 10 années, nous faisions paraître un Numéro Spécial du JPIO sur les Maladies Péri-implantaires. Nous avions demandé au Pr Georges Tawil (Beyrouth) de coordonner ce numéro. Les différents auteurs avaient sû réunir l'essentiel des connaissances sur le sujet et montrer que nous étions confrontés à une complication majeure des traitements implantaires, et ce d'autant que la prévalence était alarmante. Dans ce numéro de nombreuses questions sur l'étio-pathogénie et sur le traitement restaient sans réponse.

Aujourd'hui c'est le Professeur Marc Quirynen (Leuven) qui a dirigé ce Numéro Spécial sur les maladies péri-implantaires. Depuis le Numéro Tawil, de nombreuses études ont été réalisées dans le domaine de la recherche fondamentale et clinique. La littérature a été très prolifique sur le sujet. Les auteurs choisis par Marc Quirynen ont su sélectionner les travaux les plus récents, analyser les dernières recherches et nous présenter toute « la substantifique mœlle ».

Et pourtant ! Les questions demeurent dans l'étiologie, la microbiologie, la pathogénie. Les traitements nous laissent devant des interrogations et notre quasi impuissance à résoudre ces complications.

Aujourd'hui, de nombreux auteurs s'accordent pour dire que les maladies péri-implantaires qui étaient rares ont vu leur fréquence et leur gravité augmenter considérablement à partir de la fin des années 90. Ces auteurs évoquent des causes en relation avec cette période : l'évolution des protocoles chirurgicaux en particulier les protocoles rapides, l'implantation immédiate, un seul temps chirurgical, et aussi l'abandon des surfaces implantaires lisses, l'utilisation de matériau de substitution dans les reconstructions osseuses et, enfin, la priorité qui est donnée à l'esthétique immédiate plutôt qu'au résultat à long terme.

Ces questions sont posées mais les fabricants restent sourds et stoppent leur fabrication d'implants lisses. Leurs leaders d'opinion poussent souvent à poser plus d'implants et plus vite. Les mises en charge immédiate et les résultats à J0 sont d'actualité. Pourtant, le nombre de maladies péri-implantaires continue d'augmenter et devrait nous pousser à plus d'humilité et à bien reconsidérer les étiologies possibles et notre part de responsabilité.

About 10 years ago, we published a JPIO Special Issue on Peri-implant Diseases. We asked Professor Georges Tawil (Beirut) to coordinate this issue. The various authors had gathered most of the knowledge on the subject and showed that we were faced a major complication of implant treatments, especially as the prevalence was alarming. In this issue many questions about etiopathogenesis and treatment remained unanswered.

Today Professor Marc Quirynen (Leuven) is in charge of this Special Issue on peri-implant diseases.

Since the Tawil Issue, numerous studies have been conducted in the field of basic and clinical research. The literature has been very prolific on the subject. The authors chosen by Marc Quirynen have selected the most recent works, analyzed the latest research and present us all ``the substantial share''. And yet! The questions remain in etiology, microbiology, pathogeny. Treatments leave us with questions and our almost powerless to treat these complications. Today many authors agree that peri-implant diseases that were rare have seen their frequency and severity increase considerably since the late 90s. These authors evoke causes related to this period: the evolution of surgical protocols especially rapid protocols, immediate implantation, a single surgical time, and also the abandonment of machined implant surfaces, the use of substitute material in bone reconstructions and finally the priority that is given to the immediate aesthetics rather than the long-term result.

These questions are asked but the manufacturers remain deaf and quietly stop their manufacture of machined implants surfaces.

Their opinion leaders are still pushing for more implants and rapid protocols. Immediate loading and results on D0 are current. However, the number of peri-implant diseases continues to increase and should push us to more humility and to reconsider the possible etiologies and our share of responsibility.