Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/02/2018

 

Article

Patrick LIMBOUR 1 / Jérémie PERRIN 2 / Yves GASTARD 3 / Hervé PLARD 4  

1- Chirurgien-dentiste. MCU-PH.
Service de chirurgie orale et implantologie
CHU de Rennes
Pratique privée.2- Chirurgien-dentiste. Ancien AHU. Pratique privée.3- Prothésiste dentaire. Responsable du laboratoire CHU Rennes.4- Chirurgien-dentiste. Ancien AHU. Praticien attaché CHU Rennes. Pratique privée.

Résumé

RéSUMé

Le handicap fonctionnel, social et esthétique lié à la perte de l'ensemble des dents est mal accepté par les patients dans les sociétés occidentales modernes où l'apparence physique et la jeunesse sont sacralisées. L'avènement de l'implantologie orale depuis plus de 30 ans et l'évolution des techniques implanto-prothétiques ont permis de développer de nombreuses stratégies pour réhabiliter les patients totalement édentés. Les traitements les plus courants sont : les prothèses amovibles complètes implanto-retenues (PACIR) (avec généralement 2 implants à la mandibule et 4 implants au maxillaire); les bridges implanto-portés « pilotis » (supportés par 4 ou 6 implants) et les bridges implantaires conventionnels (supportés par 6 ou 8 implants). Il est nécessaire de bien étudier la situation clinique et de prendre en compte les attentes du patient afin de construire un projet prothétique (type de prothèse et nombre d'implants) et une chronologie de traitement adaptés.

Summary

ABSTRACT

Functional, social and aesthetic disability related to complete edentulism is poorly accepted by patients in modern Western societies where physical appearance and youth are sacralized. The advent of oral implantology for more than 30 years and the evolution of implant-prosthetic techniques have led to the development of numerous strategies to rehabilitate patients who are totally edentulous. The most common treatments are: implant retained complete overdenture (usually with 2 implants at the mandible and 4 implants at the maxilla); hybrid prosthesis (supported by 4 or 6 implants) and full arch implant prothesis (supported by 6 or 8 implants). It is necessary to carefully study the clinical situation and take into account the patient's expectations in order to build an appropriate prosthetic simulation (type of prosthesis and number of implant) and chronology of treatment

Key words

Fully edentulism, prosthetic simulation, removable complete denture implant retained overdenture, hybrid prosthesis, full arch implant bridge, telescopic coping, immediate loading.

Introduction

Nos sociétés modernes occidentales sacralisent l'apparence physique et la jeunesse. Bon nombre de personnes refusent de vieillir et tentent de masquer les stigmates liés au temps. Chez les seniors, il y a un décalage important entre l'âge ressenti (ou âge subjectif) et l'âge physiologique (Barak, 1987 ; Atchley, 1993). L'écart est particulièrement marqué pour la tranche d'âge de 65 à 79 ans où le vieillissement physiologique et ses répercutions sociales ne sont pas bien acceptés (Étude SIMM-TGI, 2011). Ce refus de vieillir se traduit par un développement considérable des techniques de médecine ou de chirurgie permettant de « rester jeune » tant sur le plan fonctionnel qu'esthétique.

Les problématiques bucco-dentaires font partie intégrante de ce processus. Les patients n'acceptent pas le handicap lié à la perte des dents. Malgré les progrès dans la prévention et dans les soins bucco-dentaires, l'extraction d'une ou de plusieurs dents reste fréquente (Hüe et al., 2003). L'absence de l'ensemble des dents d'une ou des deux arcades est la situation clinique terminale encore souvent rencontrée, notamment à cause de l'allongement considérable de la durée de vie (Douglas et al., 2002). L'édentement complet est un véritable handicap fonctionnel, esthétique, psychique et social. Les prothèses amovibles complètes (PAC) muco-portées conventionnelles ne permettent pas de retrouver un confort et une esthétique en adéquation avec la demande actuelle des patients (Pompignoli et al., 2012).

L'avènement de l'implantologie orale depuis plus de 30 ans a permis de développer de nombreuses solutions implanto-prothétiques fiables et efficaces afin de réhabiliter les patients totalement édentés. Les thérapeutiques les plus courantes sont :

– les prothèses amovibles complètes implanto-retenues (PACIR) généralement avec 2 implants à la mandibule et 4 implants au maxillaire ;

– les bridges implanto-portés « pilotis » supportés par 4 ou 6 implants ;

– les bridges implantaires conventionnels supportés par 6 ou 8 implants.

Le port de PAC muco-portées même parfaitement réalisées ne permet pas de retrouver le potentiel fonctionnel initial du patient. Les forces masticatoires sont nettement diminuées ; l'alimentation et la qualité de vie sont nécessairement impactées chez ces patients. Toutes les solutions implanto-prothétiques permettent d'augmenter nettement les forces masticatoires développées et la satisfaction des patients (Hobo et al., 1996 ; Jemt et al., 1993) (fig. 1).

Deux revues de littérature de Bryant et al. (Bryant et al., 2007) et Heydecke et al. (Heydecke et al., 2012) montrent d'excellents taux de survie des implants supports de prothèses implanto-portées fixées ou amovibles chez l'édenté complet (tableau 1). À noter :

– les meilleurs résultats obtenus à la mandibule par rapport au maxillaire ;

– les taux de survie sont sensiblement identiques en prothèse fixée ou amovible à la mandibule ;

– le taux de survie est nettement inférieure pour les implants maxillaires supports de prothèse amovible.

La multitude des situations cliniques et des possibilités thérapeutiques complique la prise en charge de ces cas. Il n'y a pas de traitement unique de l'édenté complet, chaque traitement doit être pensé de manière individuelle en fonction des particularités psychosociales du patient, de ses attentes fonctionnelles et esthétiques et du gradient de résorption osseux. L'objectif de cet article est de faire la synthèse des possibilités implanto-prothétiques de réhabilitation des patients totalement édentés. Quels sont les indications, les avantages et les inconvénients des différents traitements ?

PACIR mandibulaire

Les PAC mandibulaires muco-portées sont généralement mal supportées par les patients. Ils expriment de nombreuses doléances, notamment en termes de rétention, de stabilisation et de confort masticatoire (Douglas et al., 2002). L'instabilité de ces prothèses favorise, à long terme, la résorption osseuse et l'apparition au niveau muqueux de crêtes flottantes. La thérapeutique implanto-prothétique la plus courante est la pose de 2 implants entre les deux foramens mentonniers. Dans cette zone antérieure de la mandibule dite « parasymphysaire », la quantité et la qualité osseuses sont le plus souvent compatibles avec la pose d'implants. Ils sont associés à des attachements axiaux sphériques (Ball® Nobel Biocare) (fig. 2 à 8) ou cylindriques (Locator® Zest Anchors) ou à une barre reliant les 2 implants avec des éléments rétentifs (cavaliers) permettant de réaliser une PACIR (Awad et al., 2014). Les patients traités sont généralement satisfaits, leurs capacités fonctionnelles masticatoires et phonatoires sont nettement améliorées, permettant d'obtenir une meilleure qualité de vie. Le pronostic du traitement est très bon et validé scientifiquement (Rashid et al., 2011 ; Morais et al., 2003 ; Cune et al., 2010 ; Meijer et al., 2009).

La conférence de consensus de McGill (The McGill consensus, 2003) a défini cette solution comme le traitement minimal des patients présentant une arcade mandibulaire totalement édentée.

Le taux de satisfaction est identique pour les patients traités avec des attachements axiaux ou avec des barres (Cune et al., 2010). Les attachements axiaux seront choisis afin de pouvoir être activés et/ou partiellement remplacés (partie d'usure) lorsque la rétention diminue après de nombreuses phases d'insertion/désinsertion. Les barres de conjonction conventionnelles reliant 2 implants présentent une maintenance importante (activation ou changement des rétentions, réfection des bases prothétiques compliquées).

Il est possible, avec la mise en place de 4 à 6 implants, de mettre en œuvre par CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) des systèmes de barre/contre-barre ou de coiffes télescopiques (fig. 9 à 13). Ces solutions sont très fiables (Krennmair et al., 2008) mais présentent des contres-indications en cas de faible espace inter-arcade puisqu'elles sont relativement volumineuses.

La pose d'un implant unique en position médiane associé à un attachement axial permet, en cas de contraintes chirurgicales (déficit osseux important, obstacle anatomique) ou financières, d'obtenir une solution de compromis intéressante (Faut et al., 2016) (fig. 14 à 17). Les études sont peu nombreuses mais la solution semble validée à 5 ans (Harder et al., 2011 ; Walton et al., 2009 ; Cordioli et al., 1997). La rétention et la stabilisation prothétiques sont améliorées, permettant ainsi de répondre aux principales doléances des patients totalement édentés à la mandibule. Cette thérapeutique est particulièrement intéressante de par sa rapidité et sa simplicité de mise en œuvre. Il semble exister cependant un risque augmenté de fracture de la base prothétique sur ce type de prothèse.

PACIR maxillaire

Les études qui concernent les traitements implantaires de l'édenté complet maxillaire sont peu nombreuses et d'un faible niveau de preuve scientifique, notamment en prothèse amovible. Les avis d'auteurs (Wolfart et al., 2017 ; Carayon et al., 2015 ; Lamy et al., 2011 ; Schley et al., 2011 ; Bränemark et al., 1985) concernant les PACIR maxillaires recommandent généralement :

– la pose de 4 implants au minimum, les solutions avec 1 à 3 implants présentant des taux d'échecs importants ;

– la répartition des implants au maxillaire afin d'obtenir le polygone de rétention le plus large possible ;

– la mise en place d'attachements axiaux boules ou sphériques si les implants sont peu divergents entre eux ;

– la réalisation de chapes télescopes ou de barres/contre-barres usinées en cas de divergence importante entre les implants.

Les solutions avec attachements axiaux semblent nécessiter plus de maintenance mais leur coût est plus faible (fig. 18 à 22). Les PACIR avec chapes télescopes ou barres usinées (fig. 23 à 29) sont plus rigides et les sensations pour les patients sont proches de celles d'une arcade dentée. Par ailleurs, la maintenance de ces systèmes est moindre. Les barres agissent comme une contention entre les implants. Elles sont donc indiquées lorsque des implants de faible diamètre ou à connectique externe sont utilisés, ou dans les situations où la qualité osseuse est médiocre (Wolfart et al., 2017).

Un châssis en métal peut être réalisé pour les PACIR maxillaires et mandibulaires permettant de rigidifier la prothèse et d'éviter les fractures de la base prothétique. À noter que les systèmes de dernière génération de résine injectée limitent le risque de fracture en raison de leurs hautes qualités mécaniques.

Dans le cas où le patient exprime le souhait d'une réhabilitation fixée, deux solutions implanto-prothétiques sont possibles : le bridge implantaire dit « pilotis » ou le bridge implantaire conventionnel.

Bridge implantaire « pilotis »

Le bridge supra-implantaire « pilotis » est une prothèse fixée, généralement transvissée sur 6 implants. Elle permet de réhabiliter les patients édentés et de compenser la perte des dents et des tissus parodontaux (fig. 30 à 34). Ces prothèses sont le plus souvent composées d'une d'infrastructure (barre) supra-implantaire en titane réalisée par CFAO associée à des dents du commerce et de la fausse gencive acrylique. Elles présentent une grande variété d'indications permettant de compenser des déficits tissulaires et des décalages des bases osseuses importants. Des rattrapages d'axes et de positionnement des implants sont possibles.

La principale difficulté de ces « pilotis » est l'hygiène bucco-dentaire quotidienne pour les patients. Une attention particulière doit être apportée dans la conception des prothèses afin de permettre le passage de brossettes au niveau des connexions implanto-prothétiques.

Si le concept de prothèse sur pilotis existe depuis de nombreuses années, le nombre d'implants requis a fait l'objet d'évolutions. Les publications de Bränemark en 1985 (Bränemark et al., 1985) évoquent généralement 6 implants pour restaurer une mandibule ou un maxillaire édenté. Au cours des années 90, ce même concept a été appliqué avec des résultats reproductibles. Les prothèses étaient réalisées 3 à 6 mois après la pose des implants, donc après validation de l'ostéo-intégration. Les armatures étaient coulées, généralement en métal semi-précieux (fig. 35 à 37). Parfois seulement 5 implants étaient mis en place à la mandibule, notamment lorsque l'os mandibulaire, atrophié dans les secteurs postérieurs, ne pouvait être implanté qu'entre les deux foramens mentonniers.

Plusieurs paramètres ont permis une évolution progressive vers la mise en charge immédiate (MCI), juste après la chirurgie, d'un pilotis provisoire, assurant esthétique et fonction (mastication et phonation). L'expérience des opérateurs, gérant davantage les techniques de sous-forage de l'os, l'état de surface modifié des implants et la mesure du couple de serrage des implants a favorisé des préparations osseuses reproductibles et le recours de plus en plus fréquent aux stratégies de MCI.

De nombreuses publications ont fait état de résultats satisfaisants en MCI, tout à fait comparables à ceux obtenus avec les techniques de mise en charge différée. Cette technique, validée scientifiquement, est devenue classique pour les traitements implanto-prothétiques de l'édenté complet. Toutefois, le nombre d'implants posés au départ était très important (tableau 2).

L'évolution de nos protocoles vers les techniques de MCI a permis en particulier d'éviter le stade toujours redouté par les patients de temporisation par prothèse amovible. La mise en place d'un pilotis provisoire permet en outre de valider les paramètres fonctionnels et esthétiques souhaités par les patients.

En 2003, Malo a développé le concept de All on Four, faisant appel à 4 implants pour traiter un maxillaire édenté (Malo et al., 2003). L'objectif était triple : ne mettre en place que 4 implants afin d'exploiter un os antérieur plus dense, anguler les implants distaux afin d'éviter toute chirurgie du bas-fond sinusien et mettre en charge immédiatement les implants. Plusieurs publications (Malo et al., 2003 ; Friberg et al., 2010 ; Babbush et al., 2011) ont présenté des taux de succès de 96,7 à 98,5 %.

Dans une étude plus récente, Babbush et al. (Babbush et al., 2011) font état de résultats de 99,9 % au maxillaire et de 100 % à la mandibule, en utilisant des implants Nobel Active© (Nobel Biocare, Gothenburg, Sweden) ; ils rapportent cependant 3 échecs chez 3 patients, imposant la repose des implants perdus.

L'analyse dans notre service de 43 patients ayant bénéficié de 45 traitements par All on Four (30 maxillaires, 15 mandibulaires) a été comparée à celle de 38 patients ayant eu une réhabilitation par 5 ou 6 implants maxillaires avec MCI. Pour limiter les biais de l'étude, un seul opérateur et un seul système implantaire (Nobel Speedy©, Nobel Biocare, Gothenburg, Sweden) ont été retenus.

Les résultats sont les suivants :

– All on Four mandibulaires : 100 % de taux de succès ;

– All on Four maxillaires : 97,5 % de taux de succès ;

– réhabilitations par 5 ou 6 implants : 100 % de taux de succès.

Ces chiffres sont conformes avec ceux publiés dans la littérature. Toutefois, les 2,5 % d'échecs implantaires au maxillaire (3 implants) ont tous concerné des implants distaux (fig. 38), mis en place lors de l'extraction des dents. Ces 2,5 % d'échecs implantaires ont conduit à 10 % d'échecs prothétiques au stade des pilotis, nécessitant le passage par une prothèse amovible avant de pouvoir reposer le pilotis d'usage sur de nouveaux implants. Le taux de succès final est de 100 % mais la durée de traitement a été allongée d'environ 6 mois et le contrat de soin initial d'assurer une prothèse fixée n'a pas été respecté.

Si la fiabilité du concept All on Four semble désormais reconnue à la mandibule, beaucoup d'auteurs semblent malgré tout préférer au maxillaire un appui sur 6 implants, dès que le volume osseux disponible est suffisant. Cercadillo-Ibarguren et al. (Cercadillo-Ibarguren et al., 2017) rapportent une étude rétrospective de 88 patients ayant bénéficié d'un traitement par pilotis (61 maxillaires et 46 mandibules). Le nombre d'implants posés est en moyenne de 5,42 au maxillaire et de 4,93 à la mandibule. Bhering et al. (Bhering et al., 2011), comparant dans une étude par éléments finis le stress induit au maxillaire entre les réhabilitations sur 4 ou 6 implants, rapportent un stress plus important avec les armatures sur 4 implants et concluent par une préférence pour 6 implants.

Notre attitude est désormais de privilégier 6 implants au maxillaire, en préférant les implants à surface active (NobelActive© par exemple) afin de maintenir au maximum le niveau osseux autour des implants et d'assurer le maintien du pilotis provisoire en cas d'échec implantaire. Dans les cas d'atrophie osseuse majeure, ou pour des sinus très expansés, le recours à une stratégie sur 4 implants est toujours envisagé, mais avec une prothèse d'usage de 10 dents, validée en amont sur le plan esthétique à l'aide d'un projet prothétique (Saint-Etienne et al., 2017 ; Daas et al., 2013).

Bridge implantaire

Pour la réalisation d'un bridge implantaire conventionnel, 6 à 8 implants sont généralement nécessaires au maxillaire ou à la mandibule (Wolfart et al., 2017 ; Lamy et al., 2011 ; Dada et al., 2011). Avec 6 implants, la prothèse peut être scellée ou vissée et son armature est monolithique. Si plus de 6 implants sont posés, il est possible de concevoir le bridge de manière segmenté (Wolfart et al., 2017). L'armature réalisée par CFAO peut être en alliage métallique (titane ou chrome-cobalt) ou en zircone, stratifiée à l'aide de céramiques cosmétiques feldspathiques adaptées.

Ce type de réhabilitation doit être particulièrement bien conçu à l'aide d'un projet prothétique mis en œuvre au départ du traitement et permettant un positionnement optimal des implants à l'aide d'un guide chirurgical. En effet, avec ce type de prothèse, l'émergence implantaire doit se situer parfaitement à l'aplomb des futures dents de la reconstruction. Malgré les progrès considérables dans la CFAO de ces prothèses, les rattrapages d'axes implantaires possibles sont faibles. Les indications sont peu fréquentes et se limitent aux cas où les résorptions tissulaires et les décalages des bases osseuses sont faibles (Davarpanah et al., 2012). Il n'y a généralement pas de fausse gencive, la muqueuse sera donc aménagée afin de créer des festons, notamment dans le secteur antérieur (fig. 39 à 44).

La maintenance est généralement réduite sur ces prothèses. Le confort masticatoire et phonatoire est optimal puisque les volumes prothétiques sont proches de ceux des dents naturelles. L'hygiène est relativement facile puisque peu de porte-à-faux ou d'encorbellements sont présents.

Tableau de synthèse

Le tableau 3 fait la synthèse des options thérapeutiques implanto-prothétiques chez l'édenté complet.

Conclusion

La perte de l'ensemble des dents est un véritable handicap fonctionnel, social et esthétique que les patients acceptent mal. L'avènement de l'implantologie orale et l'évolution des techniques implanto-prothétiques ont permis de développer de nombreuses solutions pour ces patients qui permettent d'améliorer leur qualité de vie. Il convient au départ de bien étudier le cas et de prendre en compte les attentes du patient. Celles-ci peuvent être très diverses : augmenter la rétention d'une PAC, retrouver le confort masticatoire des dents naturelles ou encore avoir une prothèse fixée. Il est nécessaire de bien connaître les possibilités, les indications et les limites de l'ensemble des solutions thérapeutiques afin de faire des choix éclairés. Un projet prothétique réfléchi et réalisé en amont va permettre de guider l'équipe clinique et de laboratoire dans la réalisation d'une prothèse bien adaptée au patient. La réflexion doit être globale et intégrer aussi de futures évolutions prothétiques possibles, en cas d'échec ou d'évolution des attentes du patient par exemple.

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