ÉDITORIAL
rédacteur en chef
Lessons learned, and still valid ! Les leçons apprises et encore valables ! C'était le titre des diapositives qui ont rythmé la conférence du Pr Ulf Lekholm en 2012 à Göteborg. Il s'agissait du symposium organisé par Nobel Biocare en présence du Pr Brånemark, à l'occasion du 60e anniversaire de l'ostéo-intégration.
Oui, dans ces diapositives, tout était dit. Et, devant l'œil songeur de P.-I. Brånemark, défilaient ces leçons...
Lessons learned, and still valid ! Les leçons apprises et encore valables ! C'était le titre des diapositives qui ont rythmé la conférence du Pr Ulf Lekholm en 2012 à Göteborg. Il s'agissait du symposium organisé par Nobel Biocare en présence du Pr Brånemark, à l'occasion du 60e anniversaire de l'ostéo-intégration.
Oui, dans ces diapositives, tout était dit. Et, devant l'œil songeur de P.-I. Brånemark, défilaient ces leçons apprises sur l'état de surface des implants, leur géométrie, les protocoles chirurgicaux, les mises en charge différées, avec tous les détails.
Comme les « innovations » de certains paraissaient dérisoires ! Rugosité des surfaces implantaires, hauteur du col, platform switching, délais raccourcis, plus rien n'existait devant la rigueur et les bases scientifiques de Brånemark, le tout soutenu par les chiffres éloquents sur les taux de succès.
Nous nous souvenions alors que Jean-François Tulasne nous avait, en 1986, fait connaître P.-I. Brånemark et que, immédiatement, Edmond Benque, J.-L. Giovannoli et moi-même lui avions organisé une conférence mémorable à la Société française de parodontologie. En 1987, j'invitai le Pr Brånemark à Marseille et une foule de praticiens se pressait pour découvrir le concept de l'ostéo-intégration.
Ce concept nous enthousiasma. L'implantologie passait brutalement de l'empirisme à la rigueur scientifique validée par des résultats à long terme. Les taux de survie implantaire étaient inespérés puisqu'ils dépassaient les 90 %.
Malheureusement, quelques années plus tard, le déferlement de pseudo-innovations, souvent sans aucune base scientifique, a abouti à un certain nombre de modifications de l'implant, de l'état de surface, de la géométrie, des protocoles chirurgicaux. On a vu apparaître alors, depuis le début des années 2000, des publications considérant que les normes avaient évolué, que le gold standard avait changé. Mais on a assisté aussi à des complications de plus en plus fréquentes et à des taux de succès qui chutaient de plus en plus.
Où sont les « leçons apprises » ? Il devient important que les rédacteurs en chef de certaines revues à grand tirage refusent les articles d'auteurs qui seraient en conflit d'intérêts avec l'industrie et également qu'ils cessent de publier des auteurs qui énoncent de manière péremptoire des règles sur des cas avec à peine 6 mois ou 1 an de recul. Là commence l'empirisme dont l'implantologie s'était débarrassée.
Récemment, dans l'Information dentaire (n°1 janvier 2015) J.-F. Tulasne, Y. Samana et F. Renouard « s'interrogeaient sur la pertinence d'utiliser des surfaces implantaires rugueuses », et se posaient des questions sur les modifications du protocole Brånemark.
Avec notre équipe du Gépi, notre enseignement est toujours resté totalement fidèle au concept de Brånemark et donc en accord avec les réflexions de J.-F. Tulasne.
Nous n'avons pas cédé aux modes. Nous n'avons pas voulu croire que les modifications des règles établies par Brånemark permettraient de faire mieux. Nous avons estimé que sa méthode restait le gold standard.
Nous avons répertorié nos cas, les avons analysés. Dans ce numéro du JPIO, nous faisons état de nos résultats proches de ceux publiés par Brånemark. D'autres travaux sont en cours sur les complications et la résorption osseuse péri-implantaire.
Nous ne regrettons pas de n'avoir utilisé que des implants lisses et le protocole avec deux stades chirurgicaux, et ce malgré les sourires quelque peu dubitatifs de « poseurs » d'implants nous taxant parfois d'être à contre-courant.
Nous disons oui, lessons learned are still valid !