Recherche clinique
Implantologie clinique
La thérapeutique implantaire est une option très prévisible ; néanmoins, les résultats disponibles sont insuffisants pour juger l'esthétique obtenue par une chirurgie à l'aveugle et la réduction de la perte osseuse par rapport à une chirurgie avec élévation d'un lambeau.
Dans une étude randomisée et contrôlée pour comparer la chirurgie avec et sans élévation de lambeau, 24 patients ont reçu un...
La thérapeutique implantaire est une option très prévisible ; néanmoins, les résultats disponibles sont insuffisants pour juger l'esthétique obtenue par une chirurgie à l'aveugle et la réduction de la perte osseuse par rapport à une chirurgie avec élévation d'un lambeau.
Dans une étude randomisée et contrôlée pour comparer la chirurgie avec et sans élévation de lambeau, 24 patients ont reçu un implant unitaire dans la région maxillaire antérieure. Un guide chirurgical fondé sur une tomographie numérisée à faisceau conique a été réalisé pour chacun des patients des deux groupes. Les implants ont été restaurés au bout de 3 mois par une couronne céramo-métallique transvissée en une seule partie. Des mesures radiographiques et cliniques ont été réalisées au moment de la pose de l'implant, de la pose de la couronne et au bout de 6, 9 et 15 mois. Les paramètres cliniques évalués sont l'indice de plaque, l'indice papillaire (PPI ; 0 = pas de papille, 1 = moins de la moitié, 2 = plus de la moitié, mais pas complète, 3 = papille complète, 4 = papille hypertrophiée), le niveau du tissu marginal, le biotype, la largeur de la bande de tissu kératinisé et l'épaisseur des tissus mous.
Le taux de succès implantaire était de 92 % dans les deux groupes. Les moyennes des valeurs de PPI du groupe contrôle (lambeau) et du groupe test (aveugle) étaient respectivement de 2,38 ± 0,51 contre 2,31 ± 0,48 au moment de la pose de la couronne (p = 0,68) et 2,52 ± 0,52 contre 2,64 ± 0,54 à 15 mois (p = 0,42). L'indice PPI avait tendance à augmenter dans les deux groupes, bien que le groupe sans lambeau ait montré un changement de PPI sensiblement plus important entre 6 et 9 mois (p < 0,01). Le niveau de l'os crestal par rapport à la plateforme implantaire dans le groupe avec lambeau était à un niveau plus apical que dans le groupe sans lambeau tout au long de l'étude. Aucune autre mesure ne montrait de différence entre les deux groupes de cette étude.
La pose d'implant avec ou sans élévation de lambeau a montré un degré de succès important. Un protocole sans lambeau semble apporter un bénéfice esthétique à court terme qui s'estompe avec le temps.
Si l'avantage de l'intervention sans lambeau est de prime abord l'obtention d'une meilleure esthétique, ce qui a été évalué et infirmé, l'inconvénient réside dans le positionnement à l'aveugle et le risque de malposition. Une radiographie cone beam a été réalisée pour tous les cas de cette étude, il serait alors intéressant d'estimer la précision du positionnement au regard de chacune de ces techniques.