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Parodontologie recherche
Les décisions thérapeutiques en chirurgie parodontale se fondent sur l'exactitude du diagnostic des lésions interradiculaires. Le sondage clinique est l'instrument classique de mesure. Il n'en reste pas moins vrai que l'exactitude d'un sondage pour différencier une lésion de classe II d'une lésion de classe III demeure inconnue. Le but de cette étude est de comparer le diagnostic par sondage à celui par tomographie...
Les décisions thérapeutiques en chirurgie parodontale se fondent sur l'exactitude du diagnostic des lésions interradiculaires. Le sondage clinique est l'instrument classique de mesure. Il n'en reste pas moins vrai que l'exactitude d'un sondage pour différencier une lésion de classe II d'une lésion de classe III demeure inconnue. Le but de cette étude est de comparer le diagnostic par sondage à celui par tomographie numérisée (CT, computed tomography).
Soixante-quinze patients ayant une maladie parodontale sévère ont été recrutés pour cette étude. En tout, 582 sites molaires ont été diagnostiqués comme étant des lésions interradiculaires de classe II et de classe III par sondage clinique. Le diagnostic par CT servant de Référence.
Le degré de lésion interradiculaire a été confirmé dans 57 % des sites alors que 20 % étaient surestimés et 23 % sous-estimés en prenant le diagnostic radiologique comme référence. Seules 32 % des lésions interradiculaires de classe III ont été détectées cliniquement. La meilleure corrélation entre CT et sondage a été trouvée au niveau des sites vestibulaires des molaires mandibulaires avec un coefficient k = 0,52, celui des sites vestibulaires au maxillaire étant k = 0,38. Les autres coefficients de corrélation ont été plus réduits : k = 0,35 pour les lésions linguales à la mandibule, k = 0,29 pour les lésions mésiales et k = 0,27 pour les lésions distales.
La tomographie numérisée offre une information plus détaillée sur les lésions interradiculaires que le sondage clinique. L'évaluation tomographique de ces lésions peut être un outil très utile pour estimer leur degré et optimiser les décisions thérapeutiques.
Le sondage des lésions mésiales et distales des molaires maxillaires est un exercice difficile pour établir le projet d'une chirurgie optimale pour le patient. Cet article établit la nécessité d'un examen par tomographie numérisée dans ce cas particulier. Il est curieux d'avoir opté pour la comparaison entre deux méthodes d'examen qui, chacune, présente ses limites. La tomographie, au niveau des lésions interradiculaires, des artefacts de durcissement qui font penser à une lésion de classe III alors que cette image est notamment le fruit de la différence de densité entre la racine et l'os environnant, peu dense. Il reste donc à comparer le sondage classique et la tomographie numérisée avec la réalité : l'étude sur cadavres permettrait certainement de déterminer la précision et les limites de cet examen qui nous est devenu indispensable.