Revue Scientifique internationale – Recherche clinique
Implantologie recherche
Les maladies péri-implantaires, la mucosite et la péri-implantite ont été beaucoup étudiées ces dernières années sans que l’on connaisse vraiment l’ampleur de ce problème de nos jours. Cela est dû à un manque de critères diagnostiques précis. L’objectif de cette revue est de déterminer la fréquence de cette maladie en général et chez des patients dits à risque.
La revue systématique est réalisée suivant...
Les maladies péri-implantaires, la mucosite et la péri-implantite ont été beaucoup étudiées ces dernières années sans que l’on connaisse vraiment l’ampleur de ce problème de nos jours. Cela est dû à un manque de critères diagnostiques précis. L’objectif de cette revue est de déterminer la fréquence de cette maladie en général et chez des patients dits à risque.
La revue systématique est réalisée suivant les critères MOOSE (meta-analysis of observational studies in epidemiology). La recherche d’articles a été réalisée dans 4 bases de données distinctes et complétée par une recherche manuelle. La qualité des articles est analysée suivant les critères STROBE (strengthening the reporting of observational studies in epidemiology). Les patients sont définis comme ayant un risque important s’ils présentent au moins un de ces trois facteurs de risque : consommation de tabac, diabète, antécédent de maladie parodontale. La période d’observation des études doit être d’au moins 5 ans en raison de la progression lente des maladies péri-implantaires. Les études de cas ou rapport de cas ont été exclus de cette étude ainsi que toutes ceux qui ne présentaient pas de données cliniques précises pour définir les maladies péri-implantaires, qui ne donnaient pas le nombre d’implants atteints d’une maladie péri-implantaire ou qui avaient un suivi de moins de 5 ans.
Les définitions retenues dans cette revue (au vu des rapports de consensus, etc.) sont les suivantes :
– la mucosite péri-implantaire est l’inflammation de la muqueuse avec un indice de saignement ≥ 2 (utilisant l’indice SBI, sulcus bleeding index) et/ou suppuration mais sans perte osseuse ;
– la péri-implantite est caractérisée par la présence d’une muqueuse inflammatoire avec un saignement au sondage, une profondeur de poche ≥ 5 mm, une perte osseuse ≥ 2 mm et/ou une perte de 3 ou plus spires d’implant.
Sur 504 études identifiées seules 9 ont été retenues, incluant ainsi 1 497 participants et 6 283 implants. L’incidence de la mucosite est de 63,4 % chez les participants et de 30,7 % au niveau des implants, celle de la péri-implantite est de 18,8 et 9,6 % pour les participants et les implants respectivement. Une incidence de 36,3 % est notée chez les fumeurs. Le traitement de soutien parodontal semble diminuer l’incidence de la maladie péri-implantaire.
Les maladies péri-implantaires sont fréquentes après la pose d’un implant. Le traitement parodontal de soutien (maintenance) à long terme pour les patients à « risque élevé » est essentiel pour diminuer la survenue de la péri-implantite. Le consentement éclairé avant la pose d’un implant doit inclure la nécessité de ce suivi rigoureux.
Les résultats de cette méta-analyse sont à interpréter avec prudence. En effet, seules 9 études ont été incluses et tous les patients qu’elles réunissaient bénéficiaient d’un suivi régulier et rigoureux. Il est aussi précisé dans cette étude que sans un traitement parodontal de soutien important, le risque de survenue d’une maladie péri-implantaire est multiplié par 11 même en prenant en compte tous les facteurs de risque avant la pose d’un implant. Il va donc de soi que lors de la planification d’un traitement implantaire, tous les facteurs de risque de la maladie péri-implantaire doivent être pris en compte au moment du bilan clinique/parodontal/radiologique. Un implant devra être posé chez un patient présentant un parodonte sain ou ayant bénéficié d’un traitement parodontal et se trouvant dans une phase thérapeutique parodontale de soutien. De ce fait, il est également impératif de bien informer le patient sur le pronostic à moyen et long termes de l’implant qui va lui être posé en prenant en compte tous les facteurs de risque propres au patient (antécédent de maladie parodontale, tabac, maladies systémiques, etc.).