Revue Scientifique internationale – Recherche clinique
Parodontologie clinique
Les auteurs ont évalué les effets de l’administration orale du probiotique Lactobacillus reuteri sous forme de pastilles en complément du détartrage-surfaçage radiculaire dans le traitement des parodontites chroniques.
Une étude clinique randomisée contrôlée a été réalisée sur 30 patients atteints de parodontite chronique. Tous ont été traités par le protocole de désinfection globale en 2 séances espacées de 24...
Les auteurs ont évalué les effets de l’administration orale du probiotique Lactobacillus reuteri sous forme de pastilles en complément du détartrage-surfaçage radiculaire dans le traitement des parodontites chroniques.
Une étude clinique randomisée contrôlée a été réalisée sur 30 patients atteints de parodontite chronique. Tous ont été traités par le protocole de désinfection globale en 2 séances espacées de 24 heures et affectés au hasard au groupe test (probiotique) ou contrôle (placebo). Les patients ont commencé à prendre les pastilles juste après le détartrage-surfaçage radiculaire, 2 fois par jour et pendant 3 mois.
À la fin des 3 mois, tous les paramètres cliniques sont réduits dans les deux groupes. Aucune différence significative au niveau des paramètres cliniques entre les deux groupes n’a pu être mise en évidence. Une diminution plus importante de Porphyromonas gingivalis dans les échantillons de salive et de plaque supragingivale et sous-gingivale est observée dans le groupe test.
Les résultats indiquent que l’administration par voie orale de L reuteri pourrait être bénéfique en l’associant au traitement mécanique de détartrage-surfaçage radiculaire des parodontites chroniques.
L’administration de probiotiques juste après le détartrage-surfaçage radiculaire est destinée à induire un changement au niveau de la flore lors de la recolonisation bactérienne pour obtenir une composition moins pathogène en augmentant la proportion de bactéries bénéfiques. On peut s’interroger sur mode d’administration le plus pertinent pour aboutir à un semis de probiotiques le plus important possible (pastilles ou gel sous-gingival ?). Puisque l’on sait qu’il est très difficile, pour une bactérie, d’intégrer un biofilm mature et d’y rester après l’arrêt du traitement, on peut également se demander si les différences observées au niveau de la flore perdurent après l’arrêt du traitement. Par ailleurs, cette éventuelle possibilité de moduler par des probiotiques l’agressivité d’un biofilm serait plus pertinente à tester dans le traitement des parodontites agressives.