Revue Scientifique internationale – Recherche clinique
Implantologie clinique
Différentes techniques de comblement sinusien ont été décrites dans la littérature scientifique. Le but de cette étude rétrospective est d’évaluer l’efficacité d’une nouvelle technique de comblement sinusien transalvéolaire sous l’angle du taux de survie, de la perte d’os marginal et des complications postopératoires.
Cinq cent trente-huit dossiers de patients ont été examinés et, après sélection selon des...
Différentes techniques de comblement sinusien ont été décrites dans la littérature scientifique. Le but de cette étude rétrospective est d’évaluer l’efficacité d’une nouvelle technique de comblement sinusien transalvéolaire sous l’angle du taux de survie, de la perte d’os marginal et des complications postopératoires.
Cinq cent trente-huit dossiers de patients ont été examinés et, après sélection selon des critères d’exclusion et d’inclusion, un échantillon de 256 patients a été retenu avec un suivi moyen de 5 ans. Les surfaces des implants étaient lisses ou rugueuses, les produits de comblement étaient de la matrice d’os bovin minéralisé ou une matrice d’os inorganique déminéralisé d’origine humaine ; 1 536 radiographies rétroalvéolaires ont été analysées. Les résultats ont été exprimés en tant que succès ou échec implantaire (péri-implantite et perte d’intégration), résorption d’os marginal et complications biologiques (perforation de membranes, sinusites, hémorragies). Les radiographies rétroalvéolaires ont été évaluées avant et après chirurgie, au bout de 6 mois, 3, 4 et 5 ans. La hauteur d’os crestal résiduel sous le sinus, le gain après l’intervention et la résorption ultérieure ont été également mesurés.
Les 256 patients correspondaient à 376 implants et 323 comblements sinusiens transalvéolaires. Le taux de succès global a été de 94,9 % et la résorption marginale moyenne autour des implants de 1,98 mm pour une moyenne de 5 ans. Les patients traités au moyen d’os bovin minéralisé ont eu un meilleur résultat que ceux traités par une matrice d’os inorganique minéralisé d’origine humaine (p = 0,03). Seules 3 membranes de Schneider sur 323 comblements ont été perforées. Dans ces cas, les interventions ont été reprises au bout de 3 mois. Six cas de péri-implantites et 13 pertes ont été enregistrées.
La technique transalvéolaire est peu invasive et sûre, montrant des taux de succès similaires à ceux de l’implantologie classique. Le succès a été positivement affecté par l’utilisation d’un greffon d’os à résorption lente et un faible degré de résorption osseuse a été trouvé autour des implants.
Cette étude est intéressante à plus d’un titre : la technique est nouvelle et sûre, répondant à l’attente des praticiens qui perforent la membrane de Schneider au moment de l’élévation par voie crestale par manque de contrôle visuel et tactile ; le nombre d’implants posés est significatif ; l’étude est multicentrique, donc reproductible, et d’une durée suffisamment longue pour pouvoir en apprécier la qualité. Le Journal of Periodontology possède un comité de lecture d’excellente qualité. On peut donc penser que ces résultats exceptionnellement bons sont l’expression de la réalité clinique. En résumé, on aimerait bien que ce soit vrai pour utiliser cette technique pour notre plus grand bonheur et celui de nos patients.