Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 03 du 01/09/2013

 

Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique

Implantologie clinique

Céline Gatti  

But de l’étude

Cette étude se propose d’étudier l’effet d’une décontamination de la surface implantaire avec de la chlorhexidine (CHX) associée au chlorure de cétyl-pyridinium (CPC) sur les paramètres microbiologiques et cliniques.

Méthode

Trente patients consécutifs (avec 121 implants), en bonne santé générale, sont adressés dans un service hospitalo-universitaire néerlandais pour la prise en charge d’une péri-implantite sur 79 implants. Cette...


But de l’étude

Cette étude se propose d’étudier l’effet d’une décontamination de la surface implantaire avec de la chlorhexidine (CHX) associée au chlorure de cétyl-pyridinium (CPC) sur les paramètres microbiologiques et cliniques.

Méthode

Trente patients consécutifs (avec 121 implants), en bonne santé générale, sont adressés dans un service hospitalo-universitaire néerlandais pour la prise en charge d’une péri-implantite sur 79 implants. Cette dernière est définie par la présence d’un saignement et/ou d’une suppuration au sondage associée à une profondeur de poche supérieure à 5 mm et à une perte osseuse supérieure à 2 mm autour d’un implant. Un débridement mécanique des implants, des suprastructures et des dents restantes est effectué. La chirurgie de résection réalisée par le même chirurgien comporte une plastie osseuse, une décontamination de la surface implantaire et un repositionnement apical du lambeau. Les patients sont affectés au hasard au groupe test (décontamination avec une solution de CHX à 0,12 % et de CPC à 0,05 %) ou au groupe contrôle (solution placebo).

Les paramètres microbiologiques sont enregistrés pendant la chirurgie avant et après la décontamination ; les paramètres cliniques et radiographiques sont enregistrés avant la chirurgie et 3, 6 et 12 mois après la chirurgie. Une maintenance est instaurée après la chirurgie.

Résultats

Neuf implants chez 2 patients du groupe contrôle sont perdus en raison d’une péri-implantite sévère persistante. Les deux solutions de décontamination diminuent significativement la charge bactérienne sur les surfaces implantaires avec une réduction significativement plus importante dans le groupe test que dans le groupe contrôle. Les analyses statistiques ne mettent en évidence aucune différence entre les deux groupes pour le saignement, la suppuration, la profondeur de poche au sondage et la perte osseuse radiographique.

Conclusion

La décontamination de la surface implantaire avec une solution de CHX à 0,12 % associée à du CPC à 0,05 % dans le cadre d’une chirurgie de résection pour traiter la péri-implantite provoque une diminution immédiate plus importante du nombre de bactéries anaérobies qu’une solution placebo mais ne conduit pas à des résultats cliniques supérieurs au bout de 12 mois. Les effets microbiologiques à long terme demeurent inconnus.

Commentaires

L’originalité de cette étude réside dans l’absence d’antibiothérapie systémique. Cette étude tente de discriminer les interventions efficaces de celles qui ne le sont pas en évaluant une intervention simple en double aveugle. Cependant, les effets antiseptiques de la solution de CHX à 0,12 % associée à du CPC à 0,05 % ne transparaissent pas aux niveaux clinique et radiographique au bout de 12 mois. L’effet de la chirurgie de résection masque peut-être les différences observées au niveau microbiologique.