Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 03 du 01/09/2013

 

Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique

Implantologie clinique

Brenda Mertens  

But de l’étude

La crête alvéolaire subit, après toute extraction dentaire, des modifications dimensionnelles importantes dues à la résorption et à l’atrophie osseuses. La technique de préservation alvéolaire est donc essentielle afin d’améliorer le site en prévision de la mise en place implantaire. Le but de cette étude clinique randomisée est d’évaluer la nécessité d’un comblement osseux supplémentaire lors de la mise en place de l’implant, ainsi que le...


But de l’étude

La crête alvéolaire subit, après toute extraction dentaire, des modifications dimensionnelles importantes dues à la résorption et à l’atrophie osseuses. La technique de préservation alvéolaire est donc essentielle afin d’améliorer le site en prévision de la mise en place implantaire. Le but de cette étude clinique randomisée est d’évaluer la nécessité d’un comblement osseux supplémentaire lors de la mise en place de l’implant, ainsi que le taux de succès et la perte osseuse marginale pour les implants placés dans une alvéole régénérée par rapport à ceux placés après cicatrisation classique de l’alvéole.

Matériel et méthode

Cet essai clinique randomisé porte sur 40 patients en bonne santé générale avec au moins une dent perdue en présence de sa dent antagoniste et de ses dents adjacentes (molaires exclues). Les patients fumant moins de 10 cigarettes par jour ont été inclus. Le premier groupe de patients (groupe test) bénéficie d’une avulsion dentaire avec technique de préservation alvéolaire en utilisant de l’os porcin cortico-spongieux, le second groupe d’une avulsion dentaire simple sans chirurgie annexe. Les implants sont mis en place 7 mois après cicatrisation alvéolaire et sont mis en charge avec une couronne céramo-métallique 4 mois après leur mise en place. Les séances de contrôle comprennent : mesure de la largeur et de la longueur de l’implant, nécessité de comblement osseux supplémentaire lors de la mise en place de l’implant, échec implantaire, changement du niveau osseux marginal. Les patients ont tous été suivis pendant une période de 3 ans.

Résultats

Un implant a été perdu, d’une part, dans le groupe contrôle 6 mois après la mise en place de l’implant (pas d’ostéo-intégration) et, d’autre part, dans le groupe test 2 ans après la mise en charge (mobilité de l’implant). Le taux cumulatif de succès implantaire au bout de. ans atteint 95 % pour les deux groupes. Il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes concernant la perte osseuse marginale.

Conclusion

Les implants ont un taux de survie et une perte osseuse marginale similaires après cicatrisation alvéolaire classique ou après technique de chirurgie de préservation alvéolaire. Néanmoins, les sites ayant fait l’objet d’un comblement osseux ont pu permettre la mise en place d’implants plus larges et ont nécessité moins souvent de comblement osseux supplémentaire que les autres lors de cette étape chirurgicale.

Commentaires

La technique chirurgicale de préservation alvéolaire est importante surtout dans le secteur esthétique afin de permettre la mise en place d’un implant dans une position idéale lors de la technique différée. En effet, dans la zone esthétique, la paroi alvéolaire buccale présente fréquemment une épaisseur inférieure à 2 mm ; après avulsion dentaire et modification du profil osseux, il peut donc s’avérer difficile de placer un implant dans sa position idéale sans créer ou se retrouver en présence d’un défaut osseux vestibulaire. Il est de ce fait indispensable de réaliser un aménagement des tissus durs (comblement osseux) même lors d’une technique d’implantation immédiate si celle-ci est indiquée. Il aurait été intéressant de savoir si certains de ces patients étaient atteints de maladie parodontale et de connaître l’indication d’avulsion des dents au niveau des sites où les implants ont été perdus (fracture, lésion carieuse ou problème endodontique). La mise en charge au bout de 4 ou 6 mois n’est pas clairement précisée et seul le taux de survie est pris en compte. Il n’y a pas de données précises sur la profondeur de poche, le saignement au sondage et le niveau de la perte osseuse, paramètres nécessaires à la détermination du taux de succès.