Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 03 du 01/09/2013

 

ÉDITORIAUX

Paul Mattout*   Marc Danan**  


*rédacteur en chef
**rédacteur en chef invité

Je suis particulièrement heureux que Marc Danan coordonne ce numéro du JPIO. Rien n’est plus actuel que le thème extraire ou préserver. Nous observons tous la manière dont les implants ont investi notre discipline au point de rendre quelquefois difficile les décisions. Marc Danan a su choisir des équipes pour nous proposer des sujets qui nous ramènent tous à la notion de pronostic. Les facteurs décisionnels sont parfaitement passés en revue tant au niveau...


Je suis particulièrement heureux que Marc Danan coordonne ce numéro du JPIO. Rien n’est plus actuel que le thème extraire ou préserver. Nous observons tous la manière dont les implants ont investi notre discipline au point de rendre quelquefois difficile les décisions. Marc Danan a su choisir des équipes pour nous proposer des sujets qui nous ramènent tous à la notion de pronostic. Les facteurs décisionnels sont parfaitement passés en revue tant au niveau endodontique que parodontal ou orthodontique. Ce thème était si important qu’un 2nd numéro sur le sujet s’imposait.

Enfin, j’attire l’attention des lecteurs sur le débat que nous publions dans le présent numéro. Débat suscité par une réponse de Geistlich Pharma à l’article de Y. Kim, H. Nowzari, S. K. Rich publié dans le précédent numéro : la sécurité des matériaux de greffe dérivés d’os bovin a-t-elle déjà été prouvée ? Cet article évoquait quelques risques éventuels de produits d’origine bovine. La société Geistlich a contesté les données avancées par les auteurs. Ces mêmes auteurs ont répondu aux arguments de Geistlich. Je remercie les auteurs comme la société Geistlich des précisions utiles qu’ils ont apportées en montrant un esprit scientifique et non polémique.

La médecine fondée sur la preuve ou evidence-based medicine consiste à « utiliser de manière rigoureuse, explicite et judicieuse les preuves actuelles les plus pertinentes lors de la prise de décision concernant les choix thérapeutiques spécifiques à chaque patient ». L’odontologie a profité de ces avancées en créant l’evidence-based dentistry.

La décision d’extraire ou de conserver une ou plusieurs dents et de les remplacer par une prothèse conventionnelle ou implanto-portée est un dilemme. Pendant longtemps, il a été dit que face à des traitements complexes pour conserver une ou plusieurs dents (endodontie, parodontie, prothèses et orthodontie), il serait préférable d’extraire pour ne pas perdre de l’os afin d’éviter de rendre plus difficile voire impossible la mise en place d’implants.

Cependant, l’évolution défavorable du pronostic à long terme des prothèses implanto-portées, en particulier chez des patients présentant un terrain parodontal affaibli, nous amène à revoir nos protocoles thérapeutiques. L’apparition de péri-implantites de plus en plus fréquentes, le traitement non prévisible de ces dernières nous ont amenés à réviser notre position sur cette question, « extraire ou conserver ».

J’ai demandé à des équipes compétentes et reconnues pour leur grande expérience de participer à ce numéro dans lequel nous avons abordé et analysé les critères qui permettent de prendre la bonne décision.