Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique
Implantologie clinique
Les patients souhaitant qu’une dent antérieure maxillaire soit remplacée par un implant unitaire ont une demande fonctionnelle associée à une demande esthétique importante. Cette étude rétrospective se propose d’évaluer les facteurs prédictifs des récessions vestibulaires et interproximales après le placement d’un implant unitaire dans le secteur antérieur maxillaire de 15 à 25.
L’étude porte sur 97 patients...
Les patients souhaitant qu’une dent antérieure maxillaire soit remplacée par un implant unitaire ont une demande fonctionnelle associée à une demande esthétique importante. Cette étude rétrospective se propose d’évaluer les facteurs prédictifs des récessions vestibulaires et interproximales après le placement d’un implant unitaire dans le secteur antérieur maxillaire de 15 à 25.
L’étude porte sur 97 patients (moyenne d’âge de 51 ans) implantés en 2006 et 2007 et réexaminés en 2009. Tous les implants mis en place ont les mêmes caractéristiques. Quarante et un implants sont mis en place au moins 6 semaines après l’extraction et 26 immédiatement après l’extraction. De plus, 17 patients ont nécessité une régénération osseuse guidée et 13 une greffe osseuse autogène en onlay. Les dents adjacentes à l’implant sont des dents naturelles. Un lambeau est réalisé pour chaque technique. Les prothèses sont réalisées entre 3 et 6 mois après la mise en place de l’implant. Les récessions centro-vestibulaires et interproximales ainsi que la hauteur osseuse au niveau des implants et des dents sont mesurées initialement et 31 mois en moyenne après la mise en fonction des implants.
Lors de la réévaluation, une perte osseuse significative est observée autour des implants (0,2-0,3 mm) et au niveau des dents (0,3-0,5 mm). Une perte osseuse additionnelle de 0,2 mm au niveau des dents adjacentes est observée en distal de l’implant après une technique de régénération osseuse par rapport à une chirurgie sans régénération osseuse. Les techniques de régénération osseuse ainsi que la perte osseuse proximale due à une parodontite sont des facteurs prédictifs de récessions interproximales avec des OR respectifs de 3,4 et 2,1. Si la distance entre l’os et la jonction amélo-cémentaire est inférieure à 1,5 mm, la papille est intégrale dans 71 % des cas. Si elle est supérieure, la papille n’est intégrale que dans 30 % des cas. La récession de la papille distale est également affectée par le manque de point de contact (OR = 221,9), la distance dent-implant (OR = 0,3) et la distance entre la crête osseuse et le point de contact (OR = 2,9).
Les récessions centro-vestibulaires ne sont associées qu’à une position trop vestibulaire de l’implant (OR = 17,2).
Pour obtenir un résultat esthétique optimal, il est important non seulement de limiter l’utilisation des lambeaux et de placer correctement l’implant dans le sens mésio-distal et vestibulo-lingual mais également de bien situer le point de contact.
Cette étude confirme les résultats précédemment obtenus par d’autres équipes sur l’importance de l’utilisation de techniques sans lambeau pour préserver les papilles et donne des chiffres précis sur les risques de récession en fonction des techniques chirurgicales employées. Elle met également l’accent sur l’importance du point de contact.
Cependant, elle ne parle pas de la technique d’extraction utilisée, du biotype gingival, de l’état parodontal ni de la maintenance parodontale. Les résultats obtenus ne sont valables que pour la mise en place d’implants avec un lambeau. Enfin, le dessin des piliers, la nature des matériaux ainsi que la fréquence du montage et du démontage des implants seraient également des facteurs à prendre en compte.