Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique
Parodontologie recherche
L’intérêt de l’utilisation des probiotiques en médecine a été démontré, notamment dans le cadre de la prévention et du traitement de pathologies gastro-intestinales et de certaines pathologies immunitaires. Leur utilisation dans le cadre d’une prise en charge des pathologies orales reste marginale. Cette étude a eu pour objectif d’évaluer l’impact, sur le plan clinique et microbiologique, d’une administration de Lactobacillus reuteri...
L’intérêt de l’utilisation des probiotiques en médecine a été démontré, notamment dans le cadre de la prévention et du traitement de pathologies gastro-intestinales et de certaines pathologies immunitaires. Leur utilisation dans le cadre d’une prise en charge des pathologies orales reste marginale. Cette étude a eu pour objectif d’évaluer l’impact, sur le plan clinique et microbiologique, d’une administration de Lactobacillus reuteri dans le cadre de la prise en charge des gingivites.
Deux groupes de 20 patients présentant une gingivite ont été constitués. Le groupe test a utilisé 1 fois par jour des tablettes de chewing-gum contenant 2 souches de L. reuteri en complément de ses techniques habituelles d’hygiène bucco-dentaire. Le groupe témoin a utilisé le même type de tablette ne contenant pas de L. reuteri. Une analyse des paramètres cliniques (indice de plaque et indice gingival) et microbiologiques (évaluation qualitative de la flore bactérienne parodonto-pathogène subgingivale et salivaire par PCR) a été réalisée au début de l’étude, au bout de 4 semaines et de 8 semaines pour chaque patient.
Aucune différence significative n’est observée entre les 2 groupes à 4 et 8 semaines sur le plan des paramètres cliniques. Sur le plan microbiologique, l’analyse bactériologique salivaire révèle une diminution de la charge bactérienne anaérobie à 4 semaines ainsi qu’une réduction de la quantité de Prevotella intermedia à 8 semaines. Au niveau subgingival, une réduction de la présence de Porphyromonas gingivalis est observée à 4 semaines. Enfin, la colonisation par L. reuteri aux niveaux salivaire et subgingival est mise en évidence, mais seule la colonisation subgingivale persiste au bout de 14 semaines.
Les résultats mis en évidence dans cette étude sont en adéquation avec ceux obtenus avec l’utilisation d’un autre probiotique, Lactobacillus salivarius, à savoir une réduction de la quantité de bactéries parodonto-pathogènes. Par ailleurs, l’absence de modifications concernant les paramètres cliniques pourrait être expliquée par un échantillon de population trop restreint mais également par une durée d’étude trop courte. Cette étude révèle ainsi un intérêt de l’utilisation de ces tablettes de chewing-gum contenant des probiotiques sur le plan microbiologique mais ne parvient pas à démontrer un intérêt sur le plan clinique.
L’utilisation des probiotiques en médecine est en plein développement. Sur le plan parodontal, à l’heure actuelle, aucun d’entre eux n’est encore parvenu à s’imposer comme un élément incontournable de la prise en charge des gingivites. Des recherches supplémentaires sur de plus grandes cohortes de patients sont nécessaires.