ÉDITORIAL
Rédacteur en chef invité
Paul Tessier et Jean-François Tulasne ont toujours préconisé l’utilisation de l’os autogène pour les interventions reconstructrices orthopédiques cranio-faciales et maxillo-mandibulaires. Dans le numéro précédant, l’analyse des principes biologiques et cliniques de la reconstruction osseuse permettait de conclure que le matériau idéal est l’os autogène. En effet, les cellules osseuses relarguent des facteurs de croissance et d’induction ostéogénique comme les protéines...
Paul Tessier et Jean-François Tulasne ont toujours préconisé l’utilisation de l’os autogène pour les interventions reconstructrices orthopédiques cranio-faciales et maxillo-mandibulaires. Dans le numéro précédant, l’analyse des principes biologiques et cliniques de la reconstruction osseuse permettait de conclure que le matériau idéal est l’os autogène. En effet, les cellules osseuses relarguent des facteurs de croissance et d’induction ostéogénique comme les protéines osseuses morphogénétiques. L’os autologue est donc considéré comme le gold standard. De nombreuses études cliniques et multicentriques utilisant l’os autogène confirment de très bons résultats permettant une reproductibilité et une fiabilité thérapeutique en implantologie orale. Cependant, l’os autogène impose un second site d’intervention intrabuccal ou extrabuccal avec une période postopératoire souvent difficile pour le patient. De plus, l’hospitalisation et une anesthésie générale sont des contraintes pour lui qui doit subir un prélèvement au niveau de la voûte crânienne ou de la crête iliaque.
De nouvelles techniques opératoires, dont certaines moins invasives, et d’autres matériaux de reconstruction permettent de donner une alternative à l’utilisation exclusive de l’os autogène. Les allogreffes, les xénogreffes et les matériaux synthétiques sont traités par différents procédés pour éliminer la partie organique et, ainsi, supprimer tout risque de transmission pathogène. Certains de ces matériaux de substitution ont été utilisés depuis une vingtaine d’années. D’autres, plus récents, ouvrent de nouvelles possibilités thérapeutiques pour reconstruire le processus alvéolaire avant la mise en place des implants. Ces matériaux doivent faire leur chemin et montrer leur fiabilité dans des études scientifiques. Pour qu’ils soient validés dans un consensus, ils doivent permettre l’obtention d’un taux de succès implantaire à long terme comparable à celui déjà démontré avec l’os autogène.
Dans le numéro précédent, des cliniciens reconnus nous ont montré différents protocoles chirurgicaux pour traiter les déficits osseux dans le maxillaire postérieur. Des conditions cliniques codifiées permettent la réalisation d’une ostéotomie verticale sous-sinusienne avec le gros avantage de réduire les suites opératoires pour le patient. D’autres situations tissulaires imposent une reconstruction intrasinusienne avec diverses approches. Enfin, une perte osseuse mixte nécessite une greffe sinusienne associée à une apposition crestale.
Dans ce second numéro consacré également aux greffes osseuses, différents sujets sont brillamment exposés par des praticiens de talent. En effet, le traitement des péri-implantites, la gestion des tissus mous et l’apport des allogreffes donnent un ton original à cette revue. Les différentes techniques de reconstruction tissulaire en présence d’un défaut osseux mandibulaire sont également traitées par de grands spécialistes.
L’asepsie en chirurgie osseuse est un sujet fondamental quel que soit le protocole opératoire. J’ai demandé à Roland Zeitoun d’aborder ce sujet délicat car il est considéré comme une des références en la matière.
Je souhaite remercier tous ces cliniciens exceptionnels d’avoir participé à ce second numéro sur les greffes osseuses, de nous montrer leur savoir faire clinique et de nous confier leur vision thérapeutique de ce passionnant sujet.