Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique
Implantologie recherche
La perforation de la membrane de Schneider (PMS) est la complication la plus fréquente de l’augmentation osseuse sous-sinusienne. La relation avec des facteurs anatomiques a déjà été mise en évidence. Toutefois, aucune étude ne montre de relation avec le phénotype gingival (PG), la hauteur de crête résiduelle (HCR) ou l’épaisseur de la membrane (EM) et son risque de perforation (PMS). Le but de cette étude clinique est de déterminer l’association...
La perforation de la membrane de Schneider (PMS) est la complication la plus fréquente de l’augmentation osseuse sous-sinusienne. La relation avec des facteurs anatomiques a déjà été mise en évidence. Toutefois, aucune étude ne montre de relation avec le phénotype gingival (PG), la hauteur de crête résiduelle (HCR) ou l’épaisseur de la membrane (EM) et son risque de perforation (PMS). Le but de cette étude clinique est de déterminer l’association entre PG, HCR, EM et PMS.
Quarante-quatre patients (64 comblements de sinus) ont fait partie de l’étude. Des scanners préopératoires ont été réalisés pour déterminer PG, HCR et EM. La plus petite HCR, l’EM la plus importante et l’épaisseur gingivale ont été mesurées. Ces valeurs ont été classées de la manière suivante : HCR < ou > 3,5 mm, EM < ou > 1 mm, PG < 1,5 mm ou > 2 mm. Le comblement sinusien a été réalisé au moyen d’une voie d’accès latérale et les perforations ont été détectées sur 11 sites. La taille de la perforation et son site ont été mesurés et la perforation a été réparée à l’aide d’une membrane de collagène. Cent soixante-seize implants ont été placés immédiatement après la chirurgie d’augmentation.
Une corrélation forte a été établie entre le phénotype gingival et la hauteur de crête résiduelle (r = 0,722, p = 0,001) et l’épaisseur de la membrane (r = 0,702, p = 0,001). Une corrélation modérée a été trouvée entre HCR et EM (r = 0,596, p = 0,001) et entre EM et PMS (r = 0,417, p = 0,001). De plus, de faibles corrélations ont été observées entre PMS et HCR (r = 0,290, p = 0,020) et PG (r = 0,248, p = 0,04). Dans l’étude, 4 implants ont été perdus, aucune relation n’a été établie entre leur perte et la perforation de la membrane.
Compte tenu des limites de cette étude, il est suggéré que PG, HCR et EM sont des facteurs importants liés à la perforation de la membrane.
L’étude montre une fois de plus le lien entre l’anatomie apparente (le phénotype gingival) et l’anatomie sous-jacente (hauteur de crête résiduelle, épaisseur de membrane). Ces facteurs étant fortement liés au succès final, ils permettent d’attirer notre attention et celle du patient sur la difficulté de l’intervention. Restent bien entendu les difficultés liées à l’anatomie du sinus et à la compétence du praticien.