Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 02 du 01/05/2012

 

Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique

Implantologie clinique

Jean-Nicolas Hasson  

But de l’étude

Aujourd’hui, seules quelques études se sont intéressées aux implants avec ancrages individuels stabilisant une prothèse mandibulaire. Le but de cette étude prospective est d’évaluer le résultat thérapeutique d’une prothèse mandibulaire stabilisée par quatre implants avec ancrage sphérique en une partie (implants Direct Laser Metal-Forming ou DLMF) mis en charge immédiatement en mesurant le taux de survie des implants, le taux de succès, la perte...


But de l’étude

Aujourd’hui, seules quelques études se sont intéressées aux implants avec ancrages individuels stabilisant une prothèse mandibulaire. Le but de cette étude prospective est d’évaluer le résultat thérapeutique d’une prothèse mandibulaire stabilisée par quatre implants avec ancrage sphérique en une partie (implants Direct Laser Metal-Forming ou DLMF) mis en charge immédiatement en mesurant le taux de survie des implants, le taux de succès, la perte osseuse marginale et les complications prothétiques.

Matériel et méthode

Au total, 96 implants en une partie ont été posés dans les mandibules de 24 patients. Quatre implants de diamètre 2,7 mm ou 3,2 mm, de 10 à 16 mm de longueur, ont été placés sous lambeaux dans chaque mandibule. Les implants ont été connectés à une prothèse complète provisoire immédiatement après leur pose. Une nouvelle prothèse avec armature est réalisée à partir de la 2e semaine et connectée à 4 semaines. Le contrôle à un an a permis d’évaluer les paramètres cliniques, radiographiques et prothétiques. Les critères de succès ont compris l’absence de douleur, de suppuration et de mobilité, l’absence d’image radio-claire continue autour de l’implant et une distance entre l’épaulement de l’implant et l’os inférieure à 1,5 mm.

Résultats

Après un an de mise en charge, le taux de succès global était de 98,9 %, avec un seul implant perdu. Parmi les 95 implants restants, deux d’entre eux n’ont pas satisfait aux critères de succès, réduisant ainsi le taux de succès à 97,8 %. La distance moyenne entre l’épaulement de l’implant et l’os marginal détectable visuellement était de 0,28 ± 0,30 mm. Quelques complications prothétiques ont été relevées.

Conclusion

La mise en charge immédiate d’une prothèse complète sur 4 implants DLMF avec ancrages sphériques en une partie semble représenter une technique sûre fondée sur les résultats de cette étude et compte tenu de ses limites.

Commentaires

Les implants de diamètre réduit comprenant un ancrage sphérique intégré sont proposés depuis longtemps par certains de nos fournisseurs comme étant une solution simple et rapide. Cette technique pourrait répondre à l’attente de nos patients en termes d’immédiateté et de coût. Ils remettent en cause absolument tous les paradigmes énoncés par Bränemark, notamment un temps chirurgical, la mise en charge immédiate et la prothèse stabilisée par des implants de diamètre réduit. La mise en œuvre de cette technique semble très délicate et complexe. Cette étude nous conforte dans l’utilisation de cette option thérapeutique en attendant d’être validée par notre propre expérience et d’autres études. Restent à évaluer les problèmes potentiels de cette technique : la difficulté de paralléliser 4 implants et l’usure des ancrages qui ne peuvent être changés.