Éditorial
Rédacteur en chef invité
La découverte révolutionnaire de l’ostéo-intégration est à l’origine de l’implantologie orale moderne. Son pionnier, le Pr Brånemark, a élaboré dès 1965, à partir de cette découverte, son système d’implant dentaire. Depuis les années 1980, la modification de la microtopographie et macrotopographie de la surface de l’implant a permis d’optimiser l’ostéo-intégration d’abord par l’amélioration de la qualité d’intégration puis par la réduction du temps...
La découverte révolutionnaire de l’ostéo-intégration est à l’origine de l’implantologie orale moderne. Son pionnier, le Pr Brånemark, a élaboré dès 1965, à partir de cette découverte, son système d’implant dentaire. Depuis les années 1980, la modification de la microtopographie et macrotopographie de la surface de l’implant a permis d’optimiser l’ostéo-intégration d’abord par l’amélioration de la qualité d’intégration puis par la réduction du temps d’intégration.
Parallèlement, les implants ont évolué d’un système une pièce vers un système deux pièces avec un pilier séparé du corps de l’implant. Dans un premier temps, les piliers ont été réalisés de façon standard en titane ; aujourd’hui ils peuvent être adaptés à chaque situation à l’aide de la CFAO et sont disponibles en zircone et en titane. Malgré cette immense évolution, le pilier implantaire ne s’intègre pas aux tissus mous par une véritable attache comme celle qui existe autour d’une dent naturelle. Il est incompréhensible que la recherche se soit focalisée exclusivement sur l’ostéo-intégration pendant presque 50 ans en négligeant les études sur la modification des surfaces en contact avec les tissus mous péri-implantaires. Aujourd’hui, elle doit changer son angle d’attaque afin d’optimiser la microtopographie des piliers implantaires, ce qui permettra éventuellement une intégration muqueuse du pilier similaire à celle d’une dent naturelle. En revanche, par suite de l’introduction de la microchirurgie, les techniques de la chirurgie plastique muco-gingivale se sont incontestablement améliorées. L’approche de la tunnélisation a transformé les pronostics de la reconstruction d’une récession parodontale et, plus encore, d’un défaut muqueux péri-implantaire. Néanmoins, les meilleures techniques chirurgicales ne peuvent pas compenser un matériel implantaire insuffisant.
Ce numéro du JPIO a pour objectif de faire le point sur la question de l’intégration muqueuse des implants. Le succès de cette intégration est dépendant en partie de la technique chirurgicale d’une part et de la qualité du matériel implanté d’autre part. Les trois premiers articles exposeront les promesses et espoirs des gestes chirurgicaux modernes. Puis deux articles (dont un paraîtra dans un des prochains numéros du JPIO) décriront comment l’industrie favorise l’intégration muqueuse en travaillant la forme cervicale des implants et piliers.
Je tiens à remercier tous les auteurs d’avoir contribué à la réalisation de ce numéro qui souligne une problématique non encore résolue. L’ostéo-intégration a été une révolution, il est aujourd’hui temps de la compléter par la « muco-intégration ».