Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique
Orthodontie-parodontie
Les auteurs ont comparé le niveau osseux entre deux groupes de patients atteints de parodontite sévère associée à des migrations dentaires secondaires. Le groupe 1 a bénéficié d’une prise en charge parodontale suivie d’un réalignement par orthodontie, le groupe 2 a bénéficié d’un traitement parodontal exclusif.
Les auteurs ont réalisé une étude rétrospective avec une durée moyenne d’observation de 16...
Les auteurs ont comparé le niveau osseux entre deux groupes de patients atteints de parodontite sévère associée à des migrations dentaires secondaires. Le groupe 1 a bénéficié d’une prise en charge parodontale suivie d’un réalignement par orthodontie, le groupe 2 a bénéficié d’un traitement parodontal exclusif.
Les auteurs ont réalisé une étude rétrospective avec une durée moyenne d’observation de 16 ans (T0 à T2). Le groupe 1 était constitué de 15 patients (11 femmes et 4 hommes) ayant 42,8 ans d’âge moyen, le groupe 2 (témoin) était composé de 11 patients.
L’évaluation a porté exclusivement sur les secteurs incisivo-canins et a constitué un échantillon de 180 dents, soit 360 sites à observer.
L’évolution du niveau osseux s’est faite par radiographies rétroalvéolaires numérisées à T0 (début de traitement), T1 (fin de traitement) et T2 (long terme) puis analysées par le logiciel Image J du National Institute of Health.
Les résultats ont été comparés par analyse post hoc (test de Tuckey, p < 0,005).
Il n’existe pas de différence de niveaux osseux entre les groupes orthodontie/parodontie et parodontie seule.
La comparaison à T0, T1 et T2 montre pour les deux groupes un gain osseux avec un maintien dans le temps, voire une progression des résultats à long terme.
L’orthodontie a toute sa place dans la correction des migrations secondaires consécutives à une atteinte parodontale lorsqu’elle est associée à une prise en charge parodontale initiale.
Cet article est d’une importance capitale pour l’orthodontiste qui traite de plus en plus d’adultes et, par conséquent, un nombre accru de patients atteints de parodontite. La prise en charge de ces derniers est toujours délicate, d’autant plus que le diagnostic de parodontite peut être fortuit au cours d’un bilan radiologique pré-orthodontique. L’annonce du problème suscite beaucoup de questions chez les patients qui craignent de perdre leurs dents déjà fragiles. Ce que l’on savait déjà intuitivement est validé par cet article dont le corollaire est l’utilisation de forces faibles et d’une stabilisation parodontale initiale, et c’est souvent là que le bât blesse. Nous dépendons totalement de la qualité de cette phase hygiénique initiale, de l’implication du dentiste et de la motivation du patient qui doivent être totales. Il est primordial de rester totalement objectif vis-à-vis de ces prérequis avant d’entamer un traitement orthodontique qui risque de devenir iatrogène le cas échéant : l’orthodontiste peut faire beaucoup de bien en alignant les dents, favorisant ainsi une meilleure hygiène, mais aussi en recréant un contexte occlusal perturbé avec une répartition des forces occlusales optimales. Il peut faire aussi beaucoup de tort au patient et à ses dents en voulant lui faire trop plaisir. La communication est essentielle entre les différents intervenants, avec la mise en place de protocoles de traitement qui doivent être rigoureusement suivis tout au long du traitement, et après aussi. La formation continue est la pierre angulaire de ce travail à deux, chacun devant s’investir pour proposer le meilleur à son patient, ce dernier devant être suffisamment motivé pour mener à bien cette prise en charge et pérenniser les résultats obtenus dans le temps.