Revue Scientifique Internationale – La sélection
Parodontologie clinique
Dans le cadre d’un essai randomisé, comparer les résultats cliniques obtenus après extraction et remplacement prothétique (groupe contrôle) ou thérapeutique régénératrice (groupe test) de dents présentant des lésions endo-paro chroniques et/ou une perte d’attache au niveau ou au-delà de l’apex.
Cinquante patients présentant une parodontite généralisée chronique sévère associant au moins 1 dent à...
Dans le cadre d’un essai randomisé, comparer les résultats cliniques obtenus après extraction et remplacement prothétique (groupe contrôle) ou thérapeutique régénératrice (groupe test) de dents présentant des lésions endo-paro chroniques et/ou une perte d’attache au niveau ou au-delà de l’apex.
Cinquante patients présentant une parodontite généralisée chronique sévère associant au moins 1 dent à pronostic défavorable et indication d’extraction pour raisons parodontales.
Une approche par technique de régénération tissulaire est réalisée sur les dents atteintes du groupe test ainsi que les différents actes suivants :
– avant chirurgie, solidarisation des dents les plus mobiles aux dents adjacentes ;
– dévitalisation lorsque la lésion s’étend au-delà de l’apex ;
– débridement de la lésion par ultrasons après réalisation d’un lambeau de préservation papillaire ;
– régénération à l’aide d’un des biomatériaux suivants : membrane non résorbable (Gore®) ou résorbable (Guidor®), dérivés de la matrice amélaire (Emdogain®) ou combinaison de ces biomatériaux entre eux ou avec un biomatériau minéralisé d’origine bovine (Bio-Oss®) ;
– médication postopératoire (doxicycline-chlorhexidine) et strict contrôle de plaque à long terme.
Extraction des dents mobiles pour les 25 cas contrôle et remplacement par une prothèse conventionnelle ou sur implant.
Les dents remplacées prothétiquement dans le groupe contrôle présentent toutes un comportement favorable.
Deux dents du groupe test ont dû être extraites au bout de 1 an. Les 23 autres montrent une évolution favorable (profondeur de poche : 12 mm, puis 4 mm à 1 an et 3,4 mm à 5 ans ; récession gingivale : 2 mm, puis 3,1 mm à 1 an et 3,2 mm à 5 ans ; perte osseuse radiographique : 16 mm, puis 7,5 mm à 1 an et 6,7 mm à 5 ans), avec un confort (rapporté dans les deux groupes) et une réduction de la mobilité.
Une approche régénératrice peut être envisagée avec succès à moyen terme (5 ans) dans le traitement de dents présentant une destruction parodontale sévère avec pronostic défavorable, à la place d’une extraction dont le remplacement prothétique présente également un pronostic favorable.
Si les résultats rapportés par cette étude vont dans le sens d’une approche conservatrice de dents parodontalement sévèrement atteintes, il n’est pas inutile de rappeler que les gestes chirurgicaux ont été réalisés par des praticiens chevronnés, s’appuyant sur des techniques minutieuses (RTG + LPP) et qu’une thérapeutique de soutien stricte a pu être systématiquement instaurée. La difficulté (pour ne pas dire l’impossibilité) à mettre en place une maintenance digne de ce nom en l’absence d’hygiénistes suffit à s’interroger sur la faisabilité de cette approche en France. Mais la qualité des résultats présentés dans cette étude est un argument de poids en faveur des conservateurs dans l’actuel et traditionnel débat : « Faut-il conserver ou extraire puis implanter ? ».