Revue Scientifique Internationale – Recherche fondamentale
Parodontologie recherche
Au cours des années passées, l’évidence de la relation potentielle entre les maladies parodontales et les maladies cardio-vasculaires s’est accrue sensiblement. Il devient donc indispensable, pour souligner l’importance de cette association de cause à effet, de détecter les pathogènes parodontaux dans les plaques d’athérome. Le but de cette étude est de déceler les bactéries d’origine parodontale des plaques d’athérome au niveau de la carotide...
Au cours des années passées, l’évidence de la relation potentielle entre les maladies parodontales et les maladies cardio-vasculaires s’est accrue sensiblement. Il devient donc indispensable, pour souligner l’importance de cette association de cause à effet, de détecter les pathogènes parodontaux dans les plaques d’athérome. Le but de cette étude est de déceler les bactéries d’origine parodontale des plaques d’athérome au niveau de la carotide chez des patients ayant subi une endartérectomie carotidienne.
Les échantillons de plaques d’athérome ont été récoltés sur des carotides déposées au moment de l’intervention. Les plaques ont été prélevées et l’ADN bactérien a été extrait. Pour obtenir une concentration suffisante d’amplicons, deux amplifications de l’ARN ribosomique du gène 16S ont été réalisées sur chaque échantillon à l’aide d’une PCR emboîtée. Les tests statistiques ont inclus le test du chi carré.
Quarante-deux plaques d’athérome ont été analysées. Toutes ont été positives à au moins une souche bactérienne spécifique. Les bactéries le plus fréquemment retrouvées ont été Porphyromonas gingivalis (78,57 % ; 33/42), suivi par Aggregatibacter actinomycetemcomitans (autrefois Actinobacillus actinomycetemcomitans) (66,67 % ; 28/42), Tannerella forsythia (autrefois T. forsythensis) (61,90 % ; 26/42), Eikenella corrodens (54,76 %, 23/42), Fusobacterium nucleatum (50,00 % ; 21/42) et Campylobacter rectus (9,52 % ; 4/42). La présence simultanée de plusieurs espèces bactériennes dans le même prélèvement a été observée à de nombreuses reprises.
Compte tenu des limites inhérentes au procédé utilisé, la présence d’ADN de bactéries associées à la maladie parodontale est confirmée dans les plaques d’athérome récoltées au moment des chirurgies de l’artère carotide. Malheureusement, le status parodontal de chaque patient n’a pas pu être obtenu, mais les informations obtenues permettent de penser qu’il existe une relation étroite entre la maladie parodontale et la composition des plaques d’athérome.
La PCR emboîtée est une deuxième PCR réalisée à partir d’une première sonde pour amplifier le signal quand celui-ci est très pauvre. Le problème est que les artefacts sont aussi amplifiés, engendrant ainsi nombre de faux positifs. Il faut donc considérer cette étude uniquement comme un élément de preuve supplémentaire de la relation maladie parodontale/maladie cardio-vasculaire.